Le port d'Alger
Le matériel de sauvetage du port d'Alger - 1932

Alger, grand port de l'Afrique du Nord, possède un outillage assez complet de matériel de sauvetage : gros remorqueurs, embarcations de servitudes diverses, dont la grande utilité a été prouvée d'ailleurs en maintes occasions. Mais il manquait à cet ensemble un outil rapide tenant bien la mer et muni de tous les agrés pouvant permettre une entrée en action dès l'arrivée du navire sur les lieux.

Cette lacune vient d'être comblée par M. Picone, de Bougie, qui vient de créer une base à Alger.

Picone est un scaphandrier né, un modeste aussi, ayant fait ses preuves en maintes occasions, et nous avons eu le plaisir de visiter, près du môle de pêche, son fin navire « La Joséphine ».
( suite sous l'article.)

Echo d'Alger du 25-8-1932 - Transmis par Francis Rambert
sur site : juin 2014

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le materiel de sauvetage du port d'alger

C'est un solide bateau genre felouque, d'une construction à toute épreuve, propre, astiqué, tout pimpant sous sa teinte gris-de-guerre, teinte préférée du patron qui a servi de longues années dans la marine française.

C'est là qu'il a d'ailleurs donné le meilleur de lui-même, risquant sa vie à. maintes reprises. Ne lui doit-on pas le sauvetage du « Chasseur 43 », coulé en 1917 par abordage dans la baie d'Alger par plus de 45 mètres de fond ? Travail périlleux qu'il sut — quoique démuni du brevet de la marine — mener à bien en 24 heures, remontant à la surface le petit navire et les membres de l'équipage qui y dormaient leur dernier sommeil.

Il savait qu'il allait à la mort et qu'un rien pouvait en décider. Aussi les preuves de gratitude ne lui manquèrent pas et Picone fut proposé pour la Légion d'honneur. Il avait déjà la Médaille militaire, gagnée en de semblables circonstances. Disons, en passant, que cette croix méritée fut accrochée sur sa poitrine sept ans après, au « titre de la Marine marchande »

Puis ce fut le renflouement du « Saint-Nicolas », coulé devant l'entrée du port, etc., etc.

Le port d'Alger peut donc être fier d'avoir à son service un tel homme qui a su également s'entourer de collaborateurs à. son image.

Pour en revenir à « La Joséphine », disons que son moteur Baudouin lui fait filer ses 10 noeuds 5. A bord, tout est rangé soigneusement, chaque chose a sa place bien définie. Il a été prévu un outillage complet permettant une mise en oeuvre immédiate : scaphandres, pompe automatique, puissants phares aériens et sous-marins, etc.

Et malgré cela, tout est dégagé, pont et entrepont, rien ne peut gêner les manoeuvres et, de cette conception, il faut féliciter le promoteur.

En terminant, nous remercions M. Picone de son excellent accueil et le félicitons de son initiative, dont le port