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sur site le 6-03-2004
-Notice sur le port d'Alger…

brochure éditée en 1920 par la chambre de Commerce d'Alger
format:145x197; 30 pages; typographie Jules Carbonel, Alger -

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MEMBRES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE D'ALGER (1920)
MEMBRES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE D'ALGER (1920)

gauche à droite :
Delbays, Tarting, Billiard et Warot

M. JOSEPH WAROT*, Président honoraire.
M. Louis BILLIARD, Président.
MM. JÉRÔME TARTING, ; EUGÈNE WAROT, Vice-Présidents.
M. ÉMILE DELBAYS, Secrétaire-Trésorier.

MEMBRES
:
MM. PROSPER DURAND - YOUSSEF BEN REDOUANE - FÉLIX ROBERT - JULES LAURENT - PAUL CHERFILS - JULES DAURCES. - JACQUES DUROUX - FRANCOIS POULALION - BRAHAM MOUHOUB - Edouard TINÉ - OMAR BOUDERBA - Edouard MULSANT - ÉMILE LEPAGE - N...

Secrétaire général
: ANDRÉ GILLET

MEMBRES CORRESPONDANTS
MM. LEZIN GIRAUD, à Blida. - LUCIEN CLÉMENT, à Médéa - N..., à Tizi-Ouzou. - N..., à Cherchell. - ACHILLE COULET, à Boghari. - Louis CLÉMENT, à Orléansville.
ARMAND FERRERO, à Bou-Saâda. - N..., à Djella.
Correspondant au Maroc
M. MARC DE MAZIÈRES, à Casablanca.

*Joseph WAROT Président honoraire de la chambre de Commerce d'Alger était l'arrière grand père de Françoise Bernard Bries, créatrice du site http://www.pages-tambour.com
Concernant Joseph Warot et pour en savoir plus, vous pouvez consulter les pages suivantes:
http://www.pages-tambour.com/warot/index.html
http://www.pages-tambour.com/warot.html
http://www.pages-tambour.com/warot2.html


NOTICE SUR LE PORT D'ALGER
Historique

------Alger est construit en partie sur l'emplacement de l'ancienne colonie romaine d'Icosium. Moins brillante que les cités voisines, Julia Coesarea (Cherchell) et Rusgunia (Matifou), Icosium figura cependant parmi les villes épiscopales de la Mauritanie césarienne. L'invasion arabe la trouva occupée par une tribu berbère des Beni-Mezranna Sa prospérité était déjà notable. Ce débouché naturel de la plaine de la Mitidja, que fréquentaient les marchands d'Hippone et de Carthage, devint un centre commercial assez actif. Les nouveaux occupants lui donnèrent le nom d'El-.Djézaïr-Beni-Mezranna (l'île des Beni Mezranna), parce que la ville était bâtie devant un îlot rocheux qui abritait, assez mal du reste, les navires. En 935, c'était la capitale d'une petite principauté, dont le chef, répudiant la suzeraineté des califes fatimites, conquit le pays situé entre Tripoli et Alger.
------Après avoir fait partie du royaume de Bougie, puis de celui de Tlemcen, El-Djézaïr vit l'éclat de son existence, atténué un moment, s'imposer plus que jamais à l'attention des contemporains du XVe siècle. Les Maures, expulsés d'Espagne, s'y arrêtèrent et adoptèrent son port pour point de départ de leurs entreprises de piraterie. La prise de Bougie par les Espagnols entraîna la soumission des Algériens à ces derniers qui construisirent sur l'îlot faisant face à leur ville le fort connu depuis sous le nom de Peñon.
------Les habitants d'El-Djézaïr se libérèrent de la domination espagnole avec l'aide de l'aventurier turc Baba Aroudj, connu sous le nom de Barberousse et de son frère et successeur Kaïr-ed-Dinn. Le Peñon fut rasé et ses pierres, auxquelles s'ajoutèrent les matériaux provenant des ruines de l'ancienne Rusgunia, formèrent la jetée qui rattache encore aujourd'hui à la terre ferme l'île des Beni-Mezianna et qui est connue sous le nom de son auteur, Khaïi-et-Dinn. Cet ouvrage, avec l'îlot de la Marine, constitua la première darse des Turcs.
-------Un peu plus tard, Salah Reïs compléta œuvre de Khaïr-ed Dinn en doublant la largeur de la jetée et en faisant immerger du côté du large des blocs énormes de rochers destinés à briser la poussée de la haute mer. Un môle enraciné à la pointe méridionale de l'îlot fut également entrepris, en vue d'atténuer les effets du vent du Nord-ouest qui mettait en péril les navires au mouillage ; mais l'ouvrage ainsi constitué était détruit par les lames au fur et à mesure qu'on y travaillait et cette situation dura jusqu'à l'occupation française.
-------Les efforts des successeurs de Barberousse pour assurer à leur ville la possession d'un bon port n'avaient point comme but de faciliter les transactions commerciales ; il s'agissait simplement de protéger efficacement l'industrie, devenue normale, de la piraterie. Les échanges avec les Européens, qui portaient à la sortie : sur le miel, les figues, l'huile, les laines, les cuirs et la cire ; à l'entrée , sur les métaux, le soufre, le salpêtre, les étoffes, les monnaies d'or et d'argent, étaient contrariés par les exigences sans nombre et la mauvaise foi du gouvernement local. Avec une arrogance qui devait, pendant des siècles, tenir
en échec tous les États européens, les pirates d'Alger prélevèrent sur le commerce méditerranéen une dîme sans limites. L'Europe, à maintes reprises, tenta de mettre fin à cette situation intolérable, mais le succès se fit longtemps attendre.
-------Une importante expédition, dirigée par l'Empereur Charles-Quint lui-même, en 1541, échoua dans des conditions désastreuses. Cent ans plus tard, la puissance de Louis XIV vint se briser contre celle des corsaires ; les bombardements successivement dirigés par Beaufort, Duquesne et Tourville, terrorisèrent un moment la population, mais n'aboutirent à aucun résultat appréciable. En 1775, O'Reilly, irlandais au service de l'Espagne, battit en retraite après un débarquement qui, mieux dirigé, eût pu être fatal aux pirates.
-------En 1816, l'Angleterre, après avoir été chargée par le Congrès de Vienne de poursuivre, dans les États barbaresques, l'abolition de l'esclavage des chrétiens, se décida, après quelques hésitations, à une action énergique, et lord Exmouth bombarda les fortifications d'Alger.
-------Un an après, les murailles étaient relevées, de nouvelles batteries reconstruites, et la flotte, dont une partie avait été incendiée par les Anglais, était remise en état. On sait comment, treize ans plus tard, la France fut amenée à s'emparer d'Alger.


Description du port

-------La baie d'Alger présente la forme d'un croissant dont les pointes sont placées à l'Est et à l'Ouest et dont la concavité regarde le Nord ; elle a 9 à 10 milles d'ouverture sur 4 milles de profondeur et est couverte à l'Ouest par le cap Caxine, au Sud par les terres, à l'Est par le cap Matifou.
-------Le port d'Alger est constitué par deux jetées : la première, dite jetée Nord, enracinée sur l'îlot de la Marine, se dirige vers l'Est en décrivant une courbe ; elle mesure 883 mètres de longueur.
-------La deuxième, dite jetée Sud, est formée de deux branches, l'une de 300 mètres de longueur, perpendiculaire au quai de rive, l'autre de 900 mètres, formant, avec la première branche, un angle légèrement obtus.
-------L'étendue de la nappe d'eau protégée par ces jetées est de 8o hectares environ. La passe principale d'entrée, située entre les jetées Nord et Sud, a 171 mètres de largeur ; elle est signalée par deux feux : l'un rouge, au Sud, l'autre vert, au Nord. Une passe de 7o mètres de largeur et de 10 mètres de profondeur fait communiquer le port avec l'arrière-port de l'Agha.
-------Les plus grands navires peuvent évoluer dans la partie Sud du vieux port, où la profondeur est toujours suffisante. Le dérasement de la " Roche sans nom ", exécuté en 1912, a rendu les manœuvres d'entrée et de sortie beaucoup plus faciles.
-------La Darse de l'Amirauté a peu de profondeur et de largeur ; elle est occupée par les bateaux de pêche et des torpilleurs.
-------L'arrière-port de l'Agha est complètement terminé et livré au commerce dans toute son étendue. L'obliquité des môles, par rapport à la passe d'entrée de l'arrière-port, a rendu l'amarrage à quai des navires généralement commode et rapide et permet aux navires du plus fort tonnage d'évoluer facilement dans ses eaux.
-------La longueur des quais utilisables par le commerce, tant dans le port que dans l'arrière-port, est actuellement de 4.500 mètres environ.
-------Si l'on considère qu'une certaine quantité de charbon est reçue directement des navires charbonniers par les chalands et livrée aux relâcheurs sans utiliser les quais et si l'on défalque cette quantité - qui peut être évaluée à 6000.000 tonnes - du tonnage total des marchandises embarquées et débarquées (3.482.161 tonnes en 1913), le trafic par mètre linéaire du port ressort à 64o tonnes environ. Ce chiffre est sensiblement supérieur au coefficient d'encombrement de la plupart des grands ports (Les événements de guerre ont diminué le mouvement maritime et commercial dans le port d'Alger pendant les années 1911 à 1915.).
-------Les terre-pleins du port ont, depuis la construction du môle Al-Djefna, une superficie de 21 hectares et sont occupés par les Services publics, les Compagnies de Navigation, les Hangars-Abris de la Chambre de Commerce et les dépôts des marchandises de transit.
-------À l'arrière-port de l'Agha, environ 29 hectares de terre-pleins, chaussées comprises, ont été remis à la Chambre de Commerce et sont livrés à l'exploitation. Cette superficie comprend les terre-pleins de rive, le môle aux minerais, le grand môle et le môle Amiral-Mouchez. Les terre-pleins de l'Arrière-port servent au dépôt et à la manutention des marchandises débarquées ou à embarquer, ou pour des installations privées ayant un caractère maritime.

Formes et appareils de radoub

Le port d'Alger possède
-------1°/ Deux formes de radoub dont des dimensions sont les suivantes

DIMENSIONS
GRANDE FORME
PETITE FORME
LONGUEURS:
   
Depuis le heurtoir de l'enclave extérieure jusqu'au sommet de l'hémicycle amont
138m83
81m90
De la fosse aux tins
114m87
61m46
Entre les faces extérieures des tins extrêmes
110m42
57m26
LARGEURS:
   
Au niveau du couronnement
26m40(+1m20)
22m(+1m20)
- du zéro du port
25m92(+0)
21m52(+0)
- de la 3e banquette
22m72 (-2m01)
"
- de la 2e banquette
19m03 (-5m22)
16m10 (-2m80)
- de la 1ere banquette
15m83(-7m22)
10m60 (-5m05)
TIRANTS D'EAU
   
Sur le dernier tin à l'aval
8m35
5m68
Sur le dernier tin à l'amont....
7m31
5m05

-------2°/ trois cales sèches, situées au Sud du port, dont les dimensions sont les suivantes

SITUATION
Longueur
Largeur
Pente
Niveau du seuil
Observ.
Cale du sud (1)
80m 12 0m0969 -3m50 (1)une marche à 45m46 du seuil
Cale du milieu
79m75 30m10m 0m0562 -1m
Cale du nord.
de 79m75 à 42m30 40m10 0m0487 -0m00

-------Voici le nombre des navires et chalands ayant passé en forme pendant l'année 1913

  Navires de commerce, remorqueurs et chalands
Navires de l'État
Nombre
Tonnage
Navires de guerre
Service des Douanes
Tonnage
Grande forme
62
32.100
"
"
"
petite forme
44
4.897
1
2
364
Totaux
106
36.997
1
2
364

-------D'autre part, indépendamment des canots et embarcations diverses, 132 chalands, 4 balancelles et 9 remorqueurs ont occupé les cales de carénage pendant l'année 1913.
-------Sur la demande de la Chambre de Commerce, le Service des Ponts et Chaussées a dressé un avant-projet de construction de cales de carénage au Sud du Grand Môle de l'Agha. Ce projet prévoit la construction des trois cales indiquées sur le plan général de l'extension du port, au fond de la darse située entre le grand môle et l'épi de protection. Les cales présenteront un front de 120 mètres et une longueur de 100 mètres. Leurs seuils seront descendus à (-1,50), (-1,50) et (-3,00). La dépense sera d'environ 600.000 francs.
-------Ce projet a été approuvé par la Commission d'enquête nautique, dans sa réunion du 7 mars 1914.

OUTILLAGE

-------Grues. - Il existe dans le port six grues fixes se manœuvrantà bras
-------Une de la force de 20.000 kilos
-------Deux de la force de 5.000
-------Deux de la force de 1.500
-------Une de la force de 1.000
-------Ces grues sont concédées à la Chambre de Commerce
-------Le Service du Port est chargé de la surveillance, de l'entretien et de 'la perception des droits.
-------Cet outillage étant devenu insuffisant, la Chambre de Commerce a décidé l'établissement de deux grues électriques de 3 tonnes à portique roulant. Ces engins seront installés à l'arrière-port.
-------De plus, la Chambre de Commerce a mis à l'étude un projet d'outillage du Grand Môle de l'Arrière-Port comprenant 24 grues électriques du même type, soit 20 grues de 1.500 kilos et 4 grues de 3.000 kilos ; ce projet sera réalisé en deux étapes, par moitié.
-------D'autre part, MM. Valéro et Laffont ont été autorisés à mettre en service sur les quais d'Alger quatre grosses grues à vapeur montées sur locomobiles, et la Société " L'Entreprise Maritime et Commerciale ", ainsi que la " Société Commerciale d'Acconage " possèdent, chacune, une grue à vapeur de la force de 1 tonne et mue sur camion à vapeur.
-------La Société Ch. Schiaffino et Cie possède un ponton-grue à vapeur de la force de 40 tonnes, un ponton de la force de 20 tonnes et un ponton de la force de 10 tonnes.
-------La Société Ch. Schiaffino, A. Jouvet et Cie (Laurent Schiaffino et Cie successeurs) a introduit dans le port cinq grues pivotantes et flottantes à vapeur. MM. Valéro et Laffont ont également été autorisés à introduire deux grues de ce type ; ils en ont déjà mis une en service pour la manutention des charbons de soute.
-------Enfin, la Société " L'Entreprise Maritime et Commerciale " et la " Société Commerciale d'Acconage " ont également une grue pivotante et flottante à vapeur de la force de 5 tonnes.
-------Le Service des Ponts et Chaussées est autorisé à louer, à des conditions déterminées par arrêté du Gouverneur Général du 16 mai 1881, le ponton-grue de 36 tonnes qui lui sert à couler les blocs artificiels. Une provision est versée entre les mains du Régisseur-Comptable qui paie, aux lieu et place de l'usager, les frais réels en matières et ouvriers, ainsi qu'une location de 50 francs par jour au Service des Domaines. La provision est augmentée, s'il y a lieu, en cours d'emploi. Le reliquat est remboursé. La location ne peut avoir lieu qu'autant que les besoins du service ne s'y opposent pas.
-------Par rétrocession de la Chambre de Commerce, la " Société d'Embarquements " a installé en 1905, sur le quai Nord du môle de l'Agha, pour le chargement des minerais, un titan transbordeur et une grue à portique actionnés par l'électricité.
-------Le port d'Alger possède 474 chalands pour l'embarquement des marchandises, 35 remorqueurs et 5 bateaux citernes.
-------MM. Ch. Schiaffino, A. Jouvet et Cie (Laurent Sichiaffino et Cie, successeurs), ont attaché au port d'Alger un matériel complet de sauvetage, de renflouement et de protection contre l'incendie des navires.
-------Le port d'Alger se trouve ainsi doté d'un matériel de tout premier ordre pour le sauvetage et le renflouement des navires, et qui peut avantageusement rivaliser avec celui des autres ports de la Métropole et de l'Algérie.

-------Hangars-abris. - Sur les quais du Sud, des hangars concédés à la Chambre de Commerce sont en service depuis juillet 1896 et couvrent une superficie de 3.600 mètres carrés. De nouveaux hangars, d'une superficie de 3.300 mètres carrés, ont été, mis en service en août 1907.
-------Les premiers sont surmontés d'un étage ; les nouveaux bâtiments ne comportent qu'un rez-de-chaussée. .
-------Le rez-de-chaussée est exclusivement affecté à abriter la marchandise immédiatement avant son embarquement ou après son débarquement. Le sol de ce rez-de-chaussée reste soumis au régime légal de la grande voirie, sous réserve seulement de la perception par la Chambre de Commerce de taxes établies pour le dépôt et la manutention des marchandises.
-------Le premier étage est destiné à recevoir les marchandises admises à stationner dans les dépendances du port pendant un certain laps de temps.

Mouvement Maritime et commercial

-------Par sa situation géographique incomparable, le port d'Alger voit son importance augmenter journellement .Au point de vue du tonnage de jauge, il occupait le deuxième rang parmi les principaux ports de France, avec un tonnage de 19.436.770 tonnes en 1913 ; pour l'effectif des marchandises, il venait immédiatement après les ports de Bordeaux et du Havre et se classait au cinquième rang parmi les ports français, avec 3.482.161 tonnes en 1913.
-------Placé en un point central sur la grande route méditerranéenne, à égale distance du Nord de l'Europe et du Canal de Suez, le port d'Alger a été choisi depuis longtemps comme port de ravitaillement et de relâche par les nombreuses Compagnies de navigation qui desservent les stations du Levant et de l'Extrême-Orient.
-------En 1855, le nombre des navires qui fréquentaient le port d'Alger, s'élevait à 3.555, avec un tonnage de 369.622 tonnes ; il passait, dix ans plus tard, à 3.752 avec un tonnage de 456.340 tonnes pour atteindre successivement les chiffres suivants :

 
NAVIRES
TONNAGES
En 1875
3.332
771.406
1885
4.474
1.773.570
1895
7.183
6.486.934
1905
10.579
11.302.905
1910
11.956
15.848.482
1911
12.189
16.381.777
1912
12.983
18.414.567
1913
13.001 (1)
19.436.770

(1) Avec ce nombre de navires, Alger occupait en 1913 le troisième ,rang parmi les principaux ports de France, après Marseille et le Havre

-------Dans ce total de navires fréquentant le port, on voit figurer les pavillons de toutes nationalités : c'étaient, en 1913, d'abord des navires français (5.230), puis des anglais (2.366), des allemands (622), des italiens (218), des hollandais (339), des espagnols (307), des autrichiens (475), puis des danois, des norvégiens, des grecs, des belges, des suédois, des russes, des roumains, etc.
-------Bien que très connus des armateurs, les avantages d'Alger, station de charbonnage, ne sauraient être assez mis en relief ; par sa situation exceptionnelle, par la rapidité et la facilité avec lesquelles s'y effectuent les opérations de ravitaillement des navires, le port d'Alger peut avantageusement concurrencer les ports rivaux de Malte et de Gibraltar ; aussi le mouvement des navires relâcheurs y a-t-il pris, depuis quelques années, une grande extension.
-------Des dépôts de charbon, dont l'importance varie de 30.000 à 35.000 tonnes, sont constitués sur les quais, et des chalands chargés sont tenus à la disposition des navires jour et nuit, et les accostent dès leur mouillage.
-------Pour conserver au port d'Alger sa place de port de ravitaillement et lui permettre d'être aussi bien approvisionnéen huile lourde qu'il l'est en charbon, la Chambre de Commerce a récemment décidé d'affecter à des dépôts de mazout les terre-pleins de l'extrémité du grand Môle de l'Agha où seront édifiés d'importants réservoirs qui ravitailleront les navires en relâche spécialement aménagés pour la chauffe au mazout, quel que soit leur pavillon, et l'industrie locale.
-------L'étendue de la nappe d'eau rend commodes et rapides les opérations d'amarrage et les manœuvres d'entrée et de sortie.
-------Trois entrepôts fictifs fournissent aux navires, en franchise de droits de douane, des huiles lourdes pour le graissage des machines. Des bateaux-citernes assurent le ravitaillement en eau douce et des maisons d'Alger s'occupent, dans les meilleures conditions, de la fourniture des vivres frais.
-------Le nombre des relâcheurs était de 258 en 1890 ; en 1913, on en a compté 2.428, avec un tonnage de 5.210.053 tonnes. Le trafic total du charbon a été le suivant, en 191 3, au port d'Alger :
-------Entrée 1.047.110 tonnes
-------Sortie 817.588 -
-------De nombreuses Compagnies de navigation françaises et étrangères desservent régulièrement le port d'Alger, et le mettent en communication constante avec les ports de la côte algérienne et tunisienne, de la Métropole, des colonies françaises et de l'étranger (i).
( Voir page 25 et suivantes la liste des Compagnies de navigation françaises et étrangères desservant le Port d'Alger avec l'indication des services réguliers ou irréguliers qu'elles assuraient à la date du 31 août 1920)
-------En 1913, le nombre des navires affectés aux principales lignes de navigation a été, pour le Compagnies françaises, de 135 avec un tonnage de 146.385 tonnes, et, pour les Compagnies étrangères, de 116 avec un tonnage de 407.349 tonnes. Le nombre de voyages et de passagers s'est réparti de la façon suivante

 
VOYAGES
PASSAGERS
Compagnie françaises
2.217
178.698
étrangères
503
24..721
TOTAL
2.720
203.419

-------Il est, d'autre part, intéressant de mentionner qu'avec son délicieux climat, le pittoresque de sa ville arabe et l'incomparable beauté de son cadre, Alger tend à devenir de plus en plus un point d'escale pour les paquebots touristes. C'est ainsi qu'avant la guerre, six grandes Compagnies étrangères avaient choisi Alger comme escale de tourisme pour leurs paquebots dont plusieurs ont un tonnage de 15.000 à 25.000 tonneaux.
-------Enfin, Alger possède une flotte déjà importante qui comprend 416 unités, dont 86 vapeurs et 327 voiliers d'un tonnage d'ensemble de 29.049 tonneaux.
-------Depuis la conquête, toutes les branches de l'activité commerciale du port d'Alger ont accusé une progression constante. En 1831, les valeurs déclarées en douane étaient les suivantes : Importations : 2.926.800 francs ; exportations 739.800 francs, soit 3.666.6oo francs au total. En 1841 , le mouvement commercial s'établissait comme suit : Importations : 37,1170.381 francs ; exportations : 1.789.912 fr., représentant 39 millions 260.293 francs; cette augmentation sensible des importations était due principalement à l'accroissement de la population civile et au progrès général de la colonisation du département ; quant aux exportations, elles offraient, comme e on le voit, dans un délai de 10 ans, une plus-value de 1.050.112 francs, qui se partageaient entre les produits naturels du pays et ceux de réexportation.
-------En 185o, les importations atteignaient 3.465.605 francs et les exportations 3.464.996 francs. Dès cette époque, la part principale des importations algériennes est acquise à Alger, en raison de sa situation politique et commerciale, de l'importance de sa population et de celle de la province dont elle est le chef-lieu. Pour ce qui est des exportations, elles avaient presque doublé depuis 1840, par suite des demandes successives de la Métropole et de l'étranger.
-------En 186o, les importations passaient à 44.833.775 francs et portaient principalement sur les cafés, les bois bruts et sciés, les matériaux, la poterie, les tissus, les ouvrages en peaux et la mercerie ; la valeur des exportations atteignait 17.680.815 francs, avec une forte augmentation sur les animaux vivants, les peaux brutes, les soies, le liège brut et le coton.
-------Dès 1870, des relations commerciales du port d'Alger avec la France et les nations étrangères présentent une grande activité; à l'importation, qui atteint le total de 65.386.165 francs, figurent un grand nombre de produits, notamment les sucres, le cafés, les tabacs en feuilles, les tissus, la houille, la fonte, les fers et aciers ; d'autre part, le développement des exportations qui s'élèvent à 33.677.861 francs, atteste déjà l'état prospère du département et les précieuses ressources qu'il offrait à la colonisation.
-------L' augmentation qu'accuse le chiffre des exportations s'étend aux divers éléments de la production agricole et industrielle de la province d'Alger : céréales, tabacs, huiles d'olive, lièges, laines, peaux, crin végétal, alfa, vins, etc..
-

-------Mais c'est réellement depuis 188o que le mouvement commercial du port d'Alger se traduit par des chiffres significatifs. À cette époque, en effet, les importations s'élèvent à 101.705.414 francs ; elles passent à 113.114.573 francs en 1890 et à 141.241.880 francs en 1900, pour atteindre 239.223.083 francs en 1910, et 301.441.000 francs en 1913. Les exportations prennent également un essor considérable : de 45.934.291 francs, elles passent à 74.260.350 francs en 1890, , à 83.810.950 francs en 1900 et atteignent 206.719.591 francs en 1910. Elles sont de 182.966.000 francs en 1913 ; cette diminution assez sensible, qu'accuse d'ailleurs le mouvement commercial de l'Algérie tout entière, est due à la mauvaise campagne de céréales et au rendement inférieur des récoltes vinicole et oléicole en 1917.
--------La progression du trafic du port d'Alger, de 188o à nos jours, apparaît d'une façon frappante dans le tableau suivant

1880
183.811 tonnes
111.707 tonnes
1885
243.248
128.225
1890
361.914
258.541
1895
545.031
542.407
1900
737.074
590.361
1905
1.122.121
1.147.383
1910
1.395.249
1.750.521
1911
1.478.988
1.721.624
1912
1.692.418
1.951.107
1913
1.731.747
1.750.414

--------Ainsi, depuis trente ans, le trafic du port d'Alger a décuplé. Les importations comprennent les bois, la houille, les matériaux de construction, les meubles, les machines, les outils et ouvrages en métaux, les papiers, les tissus, les produits chimiques, les boissons, etc.
--------Aux exportations figurent les vins, les bestiaux, les peaux, les laines, le liège, les tabacs, le crin végétal, l'alfa, les fruits et légumes primeurs, l'huile d'olive, la houille, les minerais de fer, de zinc, etc.

Travaux du Port d'Alger

Le Port actuel.-Travaux en cours d'exécution ou projetés

--------Ancien port. - Après la prise d'Alger, on dut songer a réparer tous les ouvrages du port qui étaient en mauvais état ; le Service des Ponts et Chaussées se mit immédiatement à œuvre. En même temps, l'Administration étudiait l'aménagement du grand port nécessaire à la capitale de notre nouvelle possession. Toutefois, en raison de l'urgence, des travaux partiels furent entrepris pendant les études ;celles-ci durèrent d'ailleurs longtemps et ce ne fut qu'en 1848 que le projet du port fut approuvé et que les travaux purent être poussés activement
--------En 1870, le port présentait une enceinte de jetées avec deux passes, dont 1'une se trouvait dans la branche du large de la jetée Sud, des quais allant du Nord du port jusqu'au Sud de la gare, deux formes de radoub et un ouvrage ébauché, première partie du prolongement de la jetée du nord. Une gare à voyageurs, des voies de quai pour les marchandises existaient sur le terre-plein.
--------Des voûtes, derrière les terre-pleins, servaient de magasins. Cinq grues facilitaient le débarquement des marchandises lourdes. Il y eut alors un temps d'arrêt.
--------En 1879 seulement, les travaux de premier établissement furent repris, et, en 1885, le port se trouva doté de nouveaux quais allant du Sud de la gare aux cales de carénage et de trois cales de carénage contiguës entre ces quais et les formes de radoub. Pendant la même période (1879-1885), la passe de la branche du large de la jetée dit Sud fut fermée et le prolongement de la jetée du Nord fut continué, mais non achevé. Il ne fut plus exécuté d'autres travaux jusqu'en 1892. En 1890, l'ensemble des travaux du port avait entraîné une dépense totale de 46.265.000 francs.
--------De 1892 à 1901, la jetée du Sud a reçu un prolongement de 100 mètres, rétrécissant la grande passe et atténuant le ressac ; une passe de 70 mètres de large et de 6 mètres de profondeur a été ouverte dans la branche d'enracinement de la jetée du Sud pour faire communiquer le port avec la baie de l'Agha ; la jetée du Nord a été élargie sur 200 mètres de longueur; le prolongement de cette jetée a été terminé. Les extrémités des jetées ont été signalées par des bouées lumineuses. Tout le couronnement de la jetée du Nord a été reconstruit suivant un profil nouveau; les fonds rocheux situés au nord des hangars de la Chambre de Commerce ont été approfondis. Les dépenses pour ces travaux exécutés par l'État se sont élevées à 1.980.000 francs.
------Dans la même période , la Chambre de Commerce reçut par décret du 5 juin 1894, la concession de l'outillage du port, consistant en rues et en hangars-abris.
--------Un projet de rétrécissement de la passe d'entrée fut déclaré d'utilité publique par décret du 4 août 1902. Ce projet comprenait un allongement de 50 mètres de la jetée Sud et un éperon de 22 mètres enraciné au musoir Nord, réduisant à 175 mètres la nouvelle largeur de la passe; les travaux ont été terminés en 1904. La passe Sud a été approfondie à la cote - 10 mètres en 1906.
------Les matériaux de construction, les meubles, les machines, les outils et ouvrages en métaux, les papiers, les tissus, les produits chimiques, les boissons, etc.
--------Le môle reliant l'îlot Al-Djefna à la terre a été achevé en 1908 ; il a été exécuté en même temps que le comblement des anciens bassins de la Douane. La dépense totale occasionnée par ces travaux (810.000 francs), a été couverte par un subside de la Chambre de Commerce.
--------Des travaux d'amélioration du port, comprenant le revêtement intérieur et le renforcement du talus extérieur de la jetée Nord, pour la rendre impénétrable à la houle, le dérasement de la " Roche-sans-Nom " jusqu'à la côte (- 12 m 6o) et le dérasement jusqu'à la cote (-7m ) des roches sous-marines situées au droit des hangars-abris de la Chambre de Commerce ont été terminés en 1912. La dépense totale occasionnée par ces travaux a atteint 720.000 francs ; elle a été supportée par la Colonie.

--------Arrière-port de l'Agha.

--------Les travaux de construction de l'arrière-port de l'Agha, commencés en 1898, et terminés, pour le gros œuvre, vers la fin de l'année 1904, ont été exécutés au moyen de fonds provenant d'un emprunt de la Chambre de Commerce qui, en compensation, a reçu la concession pour 75 ans des terre-pleins gagnés sur la mer. Ces terre-pleins sont desservis par un réseau de voies de quai installées par la Compagnie et la Société des Chemins de Fer sur Routes d'Algérie.
--------Une loi en date du 19 juillet 1905 a déclaré d'utilité publique les travaux d'achèvement du bassin ainsi formé. Ces travaux comprenaient
--------1°/ une grande jetée de 600 mètres de longueur, enracinée au fort du coude, point d'intersection des deux branches de la jetée Sud du port ;
--------2°/ un grand môle de 550 mètres de longueur, relié à la nouvelle jetée par deux jetées secondaires laissant entre elles une passe de 100 mètres de largeur. Cette passe est couverte par une jetée avancée de 200 mètres de longueur, qui protège en même temps le quai extérieur du grand môle .
--------La dépense a atteint 8.200.000 francs, dont, 5.800.000 francs incombant à la Colonie et 2.4000.000 francs à la Chambre de Commerce.
--------Le nouveau bassin formé par les jetées et le grand Môle a une superficie de 35 hectares environ. Le petit môle de l'Agha ou " môle à minerais ", situé au milieu de ce bassin, étant devenu insuffisant par suite de l'extension croissante des exploitations minières de la région, sa longueur a été portée de 200 à 300 mètres.
--------Les travaux d'achèvement de l'Arrière-Port de l'Agha sont terminés depuis fin juillet 1912.
--------On a aussi construit, dans l'Arrière-Port, un môle d'une largeur de 125 mètres, dit " môle Amiral-Mouchez " accolé à la jetée Sud.
--------L'avancement des quais de rive entre le quai Sud du môle Amiral-Mouchez et le quai Nord du Môle à Minerais, sur 31 mètres de largeur, a été compris dans le même projet. Les travaux ont été achevés à la fin de l'année 1912. Leur estimation s'élève à 2.330.000francs.
--------Pour préserver le quai Sud du grand Môle contre l'ensablement que provoque le courant littoral, un épi de défense constitué par un mur de quai fondé à des profondeurs variant entre (-4m) et (-7m), a été construit en 1911-1912, à 200 mètres au Sud du Grand Môle. La longueur de cette protection atteint 222 mètres, et prolonge un épi en enrochement antérieurement établi. La dépense a atteint 187.000francs.
--------On a reconnu, depuis, la nécessité de prolonger sur 200 mètres environ, cet épi de défense. Le projet dressé
à cet effet a été approuvé par la Commission d'enquête nautique dans sa réunion du 7 mars 1914

Extension du port au Sud-est.
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--------Un avant-projet d'extension du port au Sud-est a été présenté par le Service des Ponts et Chaussées et adopté par la Chambre de Commerce dans ses séances des 19 juin et 2o novembre 1912.
--------Cet avant-projet comprend la création d'un avant-port et la construction de deux nouveaux bassins.
--------L'avant-port, d'une superficie de 115 hectares, est fermé, d'une part, par le prolongement de la jetée Nord du port d'Alger, sur une longueur de 850 mètres, et, d'autre part, par une jetée Nord-est de 838 mètres, légèrement infléchie à 522 mètres de son origine (musoir de la passe principale). La nouvelle passe entre la jetée du Nord et la jetée de l'Est a 175 mètres de large.
--------Un premier bassin de 8o hectares, "bassin de Mustapha" est relié à l'avant-port par une passe secondaire de 150 mètres de largeur et limité au Nord-est par la partie infléchie d'une jetée-môle.
--------Un deuxième bassin, " bassin du Hamma" de 60 hectares, faisant suite au premier, est en communication avec celui-ci par une passe dite : Passe du Hamrna, de 100 mètres de largeur et limitée au Nord-est par la partie de la jetée-môle du large, parallèle aux voies du P.L.M. et à l'Est par une jetée normale à ces voies prenant naissance vers l'embouchure de l'Oued-Kniss.
--------La jetée-môle, de 1848 mètres de longueur totale et 100 mètres de largeur, est située, dans sa partie parallèle aux voies du P.-L.-M., à une distance de 1.360mètres de ces voies.
--------La jetée de l'Oued-Kniss a 140 mètres de largeur à son extrémité Nord.
--------La disposition intérieure du bassin comprend
--------1° Un avancement de 450 mètres parallèle au P.-L.-M.;
--------2° La construction de 5 môles obliques (de 300 et 650 mètres de long sur 160 à 17o mètres de large) et d'un môle de raccordement, avec les terre-pleins situés au Sud du Grand Môle ;
--------3° Un emplacement réservé au Sud-est pour la création de trois formes de radoub avant respectivement 300, 200 et 150 mètres, et à l'Ouest, un terre-plein voisin du Grand Môle de l'Agha pour la construction des cales de carénage dont il a été parlé plus haut.
--------Les nouveaux terre-pleins gagnés sur la mer représenteront une superficie totale de 175hectares. Ils seront reliés à la route nationale d' Alger à Constantine par trois rampes réparties sur leur longueur et pourvus de voies de distribution pour le service des Compagnies de Chemins de fer.
--------L'avant-projet ainsi défini est celui définitivement arrêté d'accord avec la Chambre de Commerce, en tenant compte des observations de la Commission d'enquête nautique et de la Commission des Inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées instituées en vue de son examen. Par lettre du 21 mars 1919, le Ministre des Travaux publics et des Transports, après examen en Conseil supérieur des Travaux publies, a donné son approbation à l'avant-projet, qui a été soumis au Parlement le 16 juin 1920, en vue d'obtenir la déclaration d'utilité publique.
--------Pour l'exécution des travaux, une participation a été votée par la Colonie : le complément des dépenses sera couvert par la Chambre de Commerce concessionnaire des nouveaux terre pleins à créer au moyen de plusieurs emprunts.

Concession à la Chambre de Commerce des terre-pleins de l'ancien port.

-------Un avant-projet de concession des terre-pleins de l'ancien port à la Chambre de Commerce est soumis au Ministre pour obtenir le décret d'utilité publique. La concession comprendra la superficie des terre-pleins déjà créés avec des voies ferrées existantes et celles à établir. Le projet comporte la création de voies ferrées nouvelles et le rachat par la Chambre de Commerce des voies anciennes.

Aménagement du front du môle El Djefna

-------Par délibération du 16 avril 1913, la Chambre de Commerce a demandé que l'aménagement du front du môle Al-Djefna soit distrait de l'avant-projet de concession des terre-pleins, en vue de l'installation, sur le quai Nord du dit môle, de la Compagnie de navigation concessionnaire du service postal Alger-Marseille et que les travaux soient exécutés dans le plus bref délai possible.
-------Ce projet, soumis en mars 1914 à l'examen de la Commission d'enquête nautique, ayant été adopté et les conférences mixtes étant closes, une décision gouvernementale en date du 14 avril suivant a autorisé la production du projet définitif pour la mise en adjudication. Cette adjudication n'a pas donné de résultat en 1915.

MOUVEMENT de la NAVIGATION dans le PORT d'ALGER
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PORT D'ALGER
MOUVEMENT GÉNÉRAL DE LA NAVIGATION
(Commerce général)

ANNÉES
ENTRÉES ET SORTIES
TONNES DE MARCHANDISES importées et exportées
NOMBRE de NAVIRES
TONNAGE
1901
7.494
6.082.532
1.112.600
1902
8.558
7.384.820
1.310 610
1903
10.598
10.685.283
1 891.403
1904
8.989
8 154.514
1.748 628
1905
10.579
11.302.905
2.269.578
1906
10817
12.006.083
2.461.783
1907
11.827
14.307.549
2.797.710
1908
10.830
13.097.780
2.742.714
1909
11.445
14.180.900
2.774.005
1910
11.956
15.848.482
3.145.770
1911
12.188
16.381.777
3.200.607
1912
12.983
18.414.567
3.643.525
1913
13.001
19.436.770
3.482.161
Période de guerre: les événements de guerre ont diminué le mouvement maritime et commercial dans le port d'Alger pendant les années 1914 à 1918.-Le trafic n'a pas encore été rétabli pendant l'année 1919.

COMPAGNIES MARITIMES
effectuant des services réguliers directs ou avec escales dans d'autres ports algériens, suivant les disponibilités de tonnage et les besoins de fret.
(Organisation à la date da 31 août 1920)
(1:Les Compagnies de Navigation ci-après prennent des passagers : Compagnie Générale Transatlantique (pour Marseille) - Compagnie de Navigation Mixte (pour Marseille et Port-Vendres). - Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur (pour Marseille ).-Toutes les autres Compagnies mentionnées sous cette rubrique font uniquement des services pour marchandises. )

a) COMPAGNIES FRANÇAISES
------1° Service Alger-Marseille :
Compagnie Générale Transatlantique
Compagnie de Navigation Mixte.
Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur.
------2° Service Alger-Cette
Compagnie de Navigation Mixte.
Compagnie Castel (de Cette) M. Debusscher, agent à Alger.
Ligne Cettoise de Navigation (Puech fils, armateur à Cette, représenté à Alger par le Transit Franco-Algérien).
------
3° Services Alger-Port-Vendres et Alger-Nice Compagnie de Navigation Mixte.
------
4° Service Alger-Bordeaux-St-Nazaire-Nantes Compagnie Générale Transatlantique.
------
5° Services Alger-Bordeaux (ou La Pallice) et Alger-Nantes-Brest.
Société Navale de l'Ouest.
------6° Service Alger-Bordeaux-Nantes-Brest
Société " Les Affréteurs Réunis ".
------7° Service Alger-Rouen
Société Navale de l'Ouest.
Société " Les Affréteurs Réunis ".
------8° Service Alger-Le Hâv-re-Reiren
Compagnie Hâvraise Péninsulaire.
------9° Service Alger-Dunkerque :
Compagnie des Bateaux à Vapeur du Nord.
------10° Services côtiers
Laurent Schiaffino et Cie
Antoine Achaque.
Société " Les Affréteurs Réunis"

b) COMPAGNES ÉTRANGÈRES
------Compagnies représentées par MM. Olivier et Cie agents maritimes
-Franco Bristish Steamship Company Ltd (Hambourg, ports anglais, ports algériens, ports du Levant).
-Transport Trading Company Ltd (mêmes services).
-Livermore Dearborn and C° (Independent Steamship Corporation). (Etats-Unis, Algérie, Levant).
------2° Compagnies représentées par MM. Delacroix et fils, agents maritimes.
-Compagnie Royale Néerlandaise (Amsterdam-Alger).
-Compagnie Moss de Liverpool (Liverpool, Alger, ports algériens et égyptiens).

Principales Compagnies maritimes françaises et étrangères effectuant des services irréguliers
(Organisation à la date du 31 août 1920) (i)
(1) Exception faite des services de la Compagnie Jean Sitgès, les services maritimes indiqués sur cette liste sont uniquement pour marchandises.

1° Service Alger- Marseille : Société "Les Affréteurs Réunis ".
2°Service Alger-Cette-Marseille : Société " Les Affréteurs Réunis".
3° Service Marseille-Alger-ports algériens et tunisiens Société Delmas frères et Vieljeux. (Le service France-Océan de cette Compagnie est momentanément assuré par les navires de la Société Navale de l'Ouest).
4° Service Alger-Le Havre : Société Navale de l'Ouest.
5° Service Alger-Rouen : Compagnie " Armement Adolf Deppe " (d'Anvers). (C. Lando, courtier maritime à Alger).
6° Service Alger-Anvers : Société Navale de l'Ouest. - Dens et C° (à Anvers) (E. Delacroix et fils, agents maritimes à Alger). - Compagnie u "Armement Adolf Deppe" (d'Anvers).
7° Service Alger-Londres ou Hull : Compagnie Wilson's (Olivier et Cie, agents maritimes à Alger).
8° Service Alger-Italie-ports de l'Adriatique : Compagnie Tripcovich (P. Cherfils, agent maritime à Alger).
9° Services Alger-Amérique du Nord : White Star Line C° (J. Crispo, courtier maritime à Alger).
10° Services Alger-Italie : (J. Crispo, courtier maritime, Alger).
11° Services Alger-Alicante....Compagnie Jean Sitgès, à Alger

12° Services Alger - Valence....Compagnie Jean Sitgès, à Alger

13° - Services Alger-PalmaCompagnie Jean Sitgès, à Alger