blason de relizane
explications


-Relizane carrefour de passages privilégiés
PNHA, n°90, mai 1998

sur site le 21-03-2003.....déplacé ici le 2-2-2012

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------La création de Relizane date d'un décret impérial du 24 janvier 1857. Auparavant, Relizane ne consistait que dans sa redoute, le fortin actuel.
------Notre ville compte donc aujourd'hui 68 ans ; bien rares sont, maintenant, les habitants qui connurent sa naissance. L'installation du nouveau centre fut confiée au capitaine du Génie Izambar et sa superficie, de 4000 hectares d'abord, fut immédiatement portée à 10 625 hectares 67 ares.
------Inutile de dire que ses débuts furent extrêmement pénibles ; de par son climat d'alors surtout, Relizane était tellement déshérité qu'il méritait bien vite et pour longtemps le peu favorable surnom de "Cayenne de l'Algérie". Une plaine aride, parsemée de marais pestilentiels, quelques touffes de tamarins et de lauriers-roses aux abords de la Mina ; des jujubiers touffus sur l'emplacement actuel de la ville tel était le décor général et particulier de ce que l'on avait choisi pour l'installation d'un centre dont aujourd'hui l'avenir est certain et dont la prospérité économique atteint actuellement un degré envié.
------Point n'est besoin de dire que nous devons un tel succès aux premiers colons qui vinrent planter dans un tel milieu les jalons de la civilisation et les germes du progrès par le travail, la persévérance, le courage à toute épreuve.

Recherche de l'eau

------Honneur à ces braves, honneur à leur mémoire. A cette époque, comme aujourd'hui la question de l'eau était la plus angoissante ; il fallait aller chercher l'eau d'alimentation à Zemmorah, distant de vingt kilomètres et quand le convoi arrivait, chacun recevait une très minime part ; et le soleil était terrible.
------Plus tard on eut recours à un puits creusé en aval du barrage et dont les eaux étaient filtrées uniquement par le sable des berges.
------En 1859, on répare le barrage de la Mina et les anciens canaux turcs. La zone irrigable est augmentée, la culture du coton trouve d'ardents promoteurs chez M. d'Armagnac et le colonel Faure.
------A cette date remonte la création du premier syndicat administratif des eaux de la Mina et la construction du premier filtre qui donne de l'eau à peu près potable à proximité de la ville (emplacement actuel de l'usine à gaz). Des pistes sont tracées sur Mascara, Mostaganem,Tiaret.

Sur la place de l'Horloge (actuellement marché aux légumes), on édifie une halle aux grains et crée les jardins qui entourent le Nord de la ville ; grâce à la prospérité des cultures cotonnières, en deux ans, une notable aisance apparaît à Relizane.
------Puis survient un arrêt fort compromettant dans l'essor de la ville : 1864 est douloureusement marqué de deux graves épreuves : une invasion de sauterelles et l'insurrection des Flittas qui éclate le 11 mars.
------Tous les habitants, doivent en hâte, se réfugier au Fortin et les colons de la plaine sont avisés de les rejoindre sans perdre une minute, tous n'ont pas le temps d'obéir ; les retardataires sont massacrés sans exception ; un seul, de mémorable souvenir, M. Granet, parvient à se sauver avec son jeune fils en résistant avec un courage inouï aux assauts de l'ennemi, dans la ferme Cazalis, appelée depuis ce beau fait d'armes, la ferme de la Résistance. L'arrivée de la colonne Lapasset dégageait enfin Relizane et, dans la même année, l'armée, qui venait de sauver son oeuvre, la transmettait à l'autorité civile qui allait en prendre charge.
------Au moment où le capitaine Segard, dernier chef du district, passe ses pouvoirs au Commissaire civil Sylvestre, Relizane, avec ses annexes de l'Hillil et de Bouguirat, comptait une population de 2 372 habitants et possédait un budget se soldant par une encaisse disponible de 21 966,65 francs.
------Ces chiffres indiquent que, malgré les épreuves de 1864, le peuplement et la situation économique du centre étaient en bonne voie.
------Nous sera-t-il permis de rappeler ici un épisode tragico-comique qui illustra la réception de l'Empereur Napoléon III, de passage à Relizane ?
------Prévenus de son impériale visite, les Flittas vinrent en foule à Relizane, uniquement préoccupés par l'obtention de la grâce des nombreux prisonniers faits pendant l'insurrection.
Au moment de l'arrivée, ils entourent les voitures à tel point que celles-ci ne peuvent plus avancer, et présentent leurs suppliques avec force démonstration de fidélité.
------Toutefois, Mac-Mahon, qui était aux côtés de l'Empereur, voyant le danger qu'un tel rassemblement pouvait faire naître, dépêche un aide de camp dans chaque recette de la ville avec ordre de rapporter immédiatement tout le numéraire disponible, et par poignées, le jette généreusement de droite et de gauche aux indigènes qui oublient aussitôt leurs requêtes et se précipitent pour prendre part à l'aubaine. La route devient libre, le Maréchal rallie l'escorte et au galop, le cortège reprend sa route, passant en vitesse devant la halle préparée pour le banquet, et, par le boulevard de Mascara, gagne à toute allure la route de Mostaganem. Mac-Mahon avait bien manoeuvré.

L'essor de la ville

------L'année 1865 fut spécialement consacrée à réparer les dommages de l'insurrection, c'est à cette date également qu'il faut placer la construction de bâtiments qui, longtemps, servirent de Mairie, justice de Paix et Eglise.
Les travaux d'ouverture de la route nationale et de celle de Tiaret sont poursuivis ; on commence les travaux de la ligne ferrée
-----Toutes ces entreprises, qui se poursuivent pendant les années 1866 et 1867, attirent naturellement de nombreux travailleurs dont quelques-uns se fixent à Relizane et concourent au peuplement de la ville un moment cruellement éprouvée par la famine de 1867.
------Les années 1868 et 1869 sont marquées de résultats heureux : le chemin de fer est inauguré, le pont de la Mina ouvert à la circulation enfin, le service des Ponts et Chaussées établit la machine qui, élevant l'eau dans trois grands bassins à filtre, permet d'alimenter les abreuvoirs et les fontaines de la ville.
Le réseau des canaux d'irrigation étant terminé, on commence aussitôt un système de canaux d' assèchement destiné à faire disparaître, avec les marais de la plaine, la malaria, cause de tant de décès.
------Le 6 juillet 1869, Bouguirat cesse d'être une annexe de Relizane et devient commune de plein exercice. En 1870, on construit l'abattoir actuel, et le 15 juin le tronçon Relizane-Orléansville est livré à l'exploitation.
------En juillet la guerre éclate ; Relizane veut y prendre part et un corps franc s'organise sous les ordres du capitaine Deschène, qui fait campagne sous les ordres de Garibaldi et prend part à toutes les opérations de ce corps d'armée dans l'Est de la France.


------Enfin le 5 janvier 1871, c'est-à-dire quatorze ans après sa création, Relizane naît à la vie municipale. M. Agard est son premier
maire
. Après quelque temps, celui-ci rentre définitivement en France.
------En janvier 1872 M. Victor Save lui succède,
et garde la Mairie jusqu'à sa mort, survenue en mars 1891, laissant en exécution le projet d'alimentation de la ville en eau potable. C'est la municipalité Carriol qui inaugura en 1893, la conduite de 24 kilomètres de long qui, depuis nous alimente en eau des sources de Tilouanet. Cet événement, considérable à l'époque était en particulier l'oeuvre de notre ancien et regretté conseiller général M. Caralis.
------Sous l'administration de M. Sauve, il y a à signaler, de 1876 à 1878, la construction de l'école des garçons et de l'hôpital ; de 1883 à 1889, la construction de la Mairie, dugroupe scolaire des filles, de la prison, du Temple protestant, du chemin de fer de Mostaganem à Tiaret, la construction du syndicat des eaux.
------Bien qu'éprouvée en 1881 par l'inondation de son territoire qui fait de nombreux dégâts et deux victimes, et plusieurs fois par des invasions de sauterelles, Relizane poursuit sa bonne destinée, sa population et son commerce augmentent.

Promise à un extraordinaire avenir

------Le recensement de l'époque accuse 3 986 Européens et 3 033 indigènes. C'est que Relizane, était une ville de grand avenir, appelée à un essor et à une prospérité que bien peu de centres algériens pouvaient lui disputer.
------Située au centre d'une plaine fertile et saine, grâce à l'assèchement de ses marais et à une irrigation de plus en plus abondante, desservie par un puissant réseau de routes et de voies ferrées sur Oran, Alger, Mostaganem,Tiaret, c'est-à-dire du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, dotée d'un marché des plus fréquentés parce que des plus importants d'Algérie, d'un commerce intense de céréales, de bétail, de laines, de
produits maraîchers, de conserves de fruits, favorisée par une température estivale beaucoup moins dure et d'un climat merveilleux pendant tout le reste de l'année, Relizane, capitale d'un grand centre de productions, d'élevage, doit fatalement prospérer.
------Sa ceinture d'orangeries et de jardins, sa colline du fortin couverte de pins sur le versant Nord, de laquelle s'élève le vieux moulin à vent, vénérable vestige de l'époque, qui alimenta à partir de 1865 les populations qui lui portaient toutes les moutures. Il fut construit par un vieux pionnier de Relizane, M. Gayétano Hernandez. Ses ressources pour les amateurs de la pêche et de la chasse, sa tem
pérature hivernale y appellent les amateurs du tourisme et des stations climatiques.

Dominique Rivière
Ancien Maire



Tiré de "La formidable épopée des Oraniens"
Le livre d'or de l'Oranie
Éditions de l'Afrique du Nord illustrée
Une association existe
La Relizanaise - Émile Inesta
6 bis rue Paul Gauguin
79000 Niort
Le blason

------Pour qui ne connaît pas Relizane, il ne sait pas ce qu'est la ville certainement la plus chaude d'Algérie ; elle avait mérité le nom de "Cayenne de l'Algérie", sans aucun jeu de mot !
------Le décret impérial de création du 24 janvier 1857 ne prévoyait, bien sûr, pas d'armoiries pour ce village de colonisation qui allait devenir la belle Relizane où il faisait bon vivre... avant que ne souffle un certain vent de l'histoire ! Et dans les premières décennies personne à Relizane n'y pensa ou ne réalisa des armoiries pour sa ville.
------D'après ce que j'ai pu glaner de droite et de gauche parmi mes amis, anciens de la ville, cela se serait passé lors du premier mandat comme maire de Monsieur Monreal. Celui-ci aurait été assisté d'érudits relizanais. Ces armoiries auraient (?) parues dans le bulletin municipal de la ville. Qui peut m'aider, qui peut retrouver, qui peut consulter ces bulletins aux Archives d'Aix ? On peut lire les armes de Relizane de la manière suivante
------"Ecu français moderne, écartelé ;
------au 1, de gueules au coq d'or la patte destre posée sur un globe du même ;
------au 2, d'or au croissant de sinople accompagné en chef d'une étoile de même ;
------au 3, de sinople à trois gerbes de blé d'or ; (2 et 1).
------au 4, d'argent à l'arraché contourné de cheval".
------L'écu est timbré d'une couronne murale d'or maçonnée de sable à trois tours et deux demitours crénelées du même.
Symbolique
------Le coq, la patte sur un globe terrestre, représente la présence et la suprématie de la France sur le terre d'Algérie, les gueules étant la couleur héraldique du continent Afrique.
------- Le croissant et l'étoile de sinople pour la plaine devenue par le travail acharné des colons français, fertile et génératrice de céréales, entre autres.
------- La tête de cheval pour le gigantesque marché aux bestiaux et principalement aux chevaux, certainement le plus vaste d'Algérie.
------La couronne murale aux tours crénelée rappelle le fort bastion de la ville, de l'époque héroïque ! Ces armes sont très parlantes comme beaucoup d'armes des villes de l'Algérie française.
------Mais toujours les mêmes questions ! A l'aide, Amis Pieds-Noirs. Si nous voulons laisser des traces, de notre vie quotidienne de là-bas à nos enfants, petits-enfants, c'est vous qui pouvez nous aider à le faire.
------Qui a élaboré ces armoiries ? Quand furent-elles enregistrées à la Maintenance Héraldique de France ? Quand furent-elles adoptées par le Conseil Municipal, sous quelle municipalité ?
------Beaucoup de questions mais j'espère beaucoup de réponses. Le Dieu des chercheurs par votre intermédiaire m'aidera, j'en suis sûr.

Théo Brunnd d'Uzelle
Cercle Algérianiste
Franche-Comté/Bourgogne