Rouïba, Alger, ses alentours
Guides Bleus 1955.-27 km, Rouïba, commune de 8 900 hab., à 25 m d'altitude.;vins appréciés.
1°/extrait de " aux échos d'Alger, numéro 22 , juin 88 " par Charles Chavagnat
2°/extrait de " aux échos d'Alger, numéro 21, mars 88 " par André-Jean Goujon
mise à jour le 8-5-2005

28 Ko / 6 s
 
retour
 

Aux échos d'Alger n° 21 et 22
Rouïba et les Rouïbéens
Charles CHAVAGNAT.

-------En janvier 1944, Rouïba a accueilli le 1er Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance rentré depuis peu de la Campagne de Tunisie où il avait subi de grosses pertes, il était alors a cheval et avait en face de lui les blindés allemands.
-------Jusqu'en début septembre, le régiment a été cantonné dans le village de Rouïba ainsi que dans toutes les fermes des alentours.
Pour ma part, j'étais à la ferme GASTAUD prés du Hamiz et nous couchions au-dessus des cuves à vin sur des roseaux attachés côte à côte et reposant sur quatre pierres qui nous isolaient du ciment.
-------Des camarades volontaires effectuaient sans cesse des allers retours sur Casablanca pour ramener le matériel américain nécessaire à la poursuite de notre action en Métropole et en Allemagne.
-------Les Spahis ont connu là des jours heureux, très liés aux habitants qui étaient d'une extrême gentillesse pour nous et nous faisions tout notre possible pour le leur rendre. Par ailleurs, je ne pense pas que les fermiers aient eu à se plaindre de nous.
-------Au contraire, nous leur rendions parfois service, ainsi en arrachant un platane plus que centenaire avec un char, etc...
-------Un soir pourtant, prêts à poursuivre le combat, il a fallu quitter tous ces braves gens pour reprendre la route du front. Nombreux sont ceux qui ne sont pas revenus Lieutenant MILLET, Adjudant NACHAIZE, Maréchaux des Logis LERDY, LEGUEN, PASCAL, VALLE, THILLIER, Chef CLAISSE, BOURREL le curé et tous les autres, je ne m'arrêterais d'en citer
-------Tous ceux-là ne reverront plus jamais Rouïba
-------Il s'est donc trouvé, sur le passage du 1e Spahis, un village et une population accueillante qui ont permis aux soldats que nous étions, de goûter un havre de paix et de bonheur avant d'affronter les périls de la guerre.
J'ai voulu leur rendre hommage par ces quelques mots, aux vivants et aussi à ceux qui, depuis, ont disparu. Le souvenir reste

Charles CHAVAGNAT.


Rouïba
par M. André-Jean GOUJON
30, allée des Villas - AIN-EL-TURK (W. d'Oran)
PREMIERE PARTIE
" L'Histoire de Rouiba -


-------Tout d'abord, avant de commencer, je tiens à remercier mon ami rouibéen, Pierre CARATEROT, que vous connaissez tous pour son livre " Quand notre drapeau flottait sur Rouîba ", et qui m'a précieusement aidé dans cette première partie L'Histoire de Rouïba
-------L'Histoire de Rouïba est intensément liée à la conquête de l'Algérie et, à la mise en valeur de la plaine de la Mitidja.
-------Le 11 août 1853, sous Napoléon III, le Conseil du Gouvernement se pencha sur le projet de fondation d'un centre, sur la route d'Alger-Dellys, à l'embranchement du chemin d'Aïn-Taya, où le Génie militaire venait de mettre en service un puits artésien.
-------Dès 1845, sur le futur territoire de la commune de Rouïba, quelques concessions de 100 à 150 ha avaient été offertes ou vendues à des Européens. En 1852, huit fermes existaient. Le 30 septembre 1853 est publié le décret suivant
- Article I : Il est créé dans l'arrondissement d'Alger, sur la route Alger-Dellys, un centre de population de 22 fermes, qui prendra le nom de Rouïba.
- Article Il : Le territoire agricole à affecter à ce nouveau centre, ce conformément au plan ci-annexé, est de 585 ha 85 a 20 ca.
Fait au Palais des Tuileries, le 30 septembre 1853.
Signé NAPOLÉON

ROUIBA

-------Si l'origine de ce nom ne laisse aucun doute, sa traduction, par contre, ne fait pas l'unanimité
- Ce pourrait être une déformation de " petite forêt " ou de " la descente » ou " petit ruisseau ", ou encore " broussaille ".
Nous avons une preuve formelle à ce sujet, c'est le reportage d'un journaliste du journal 1' " AKBAR " qui, en 1853, s'était rendu sur les lieux et déclarait :
" Dans cet immense désert, je n'ai rencontré que deux habitations dans un océan de broussailles ".
" A cet espèced'abandon, j'ajoute un sentiment de tristesse et solitude angoissant."
Aussi, ce ne fut que début mars 1854, qu'eut lieu l'adjudication de 22 concessions qui furent remises officiellement à leurs propriétaires, à la fin de ce mois.

-------Qui furent ces 22 familles de pionniers qui, à la sueur de leur front, au péril de leur vie, guettés autant par la malaria, le paludisme et le choléra, que par les pillards, fondèrent Rouïba?
-------Pour la grande majorité d'entre eux, ils étaient originaires des Iles Baléares, plus précisément de Mahon, et avaient été retenus suite aux très bons résultats obtenus par leurs compatriotes de Fort-del'Eau, qui, dès 1849, s'étaient lancés dans la culture maraîchère.
-------Rouïba était inclus dans la commune de la Rassanta qui comprenait Fort-del'Eau son chef-lieu, ainsi que les hameaux d'Aïn-Taya, Matifou et Aïn-Beida (Suffren). Le 22 août 1861, Rouïba fut érigé en commune de plein exercice. Petit à petit, le village s'équipe.
-------En 1869 fut bâtie la mairie, et en 1876, l'église dont la construction a été entièrement financée par les familles européennes. En 1906, ce fût le marché couvert, servant aussi de salle des fêtes et de sport.
-------En 1906 fut érigée la poste qui, jusqu'alors, se trouvait à l'intérieur de la mairie. Dès 1887, Rouïba eut son école communale, avec 3 classes.
-------En 1923 fut inauguré le Monument aux morts financé par une souscription publique. Rouïba, comme bien d'autres communes d'Algérie, avait payé un lourd tribu lors de la guerre 14-18 105 de nos enfants donnèrent leur vie à la patrie.
-------Dès 1930, un jardin publique d'une superficie de 10 ha, allait embellir notre petit village.
Rouïba eut sa première équipe de football en 1918, L'Etoile Sportive de RouIba qui, en 1920, prit le nom de " Rouïba Sports" Une section de boxe, gymnastique, un groupe théâtral, "Les Gaietés Rouïbéennes" et une fanfare, vinrent compléter les activités de cette association.
-------Parallèlement, une société de musique : " Les Amis de Rouïba ", un club cycliste,: " La Roue d'Or Rouïbéenne ", une association de boule, " L'Amicale Boule Rouïbéenne ", tout ceci avait vu le jour à la même époque.
-------Quant à "Rouïba Sport Foot" il fut radié à vie en 1929, après de violents incidents face à l'équipe de Tizi-Ouzou. (Ils avaient sûrement envoyer les boxeurs à la place des footballeurs ...)
-------Ainsi, le Club de Foot devait renaître de ses cendres en 1931, sous le nom de "L'Olympique de Rouïba ".


Le boulodrome


-------A Rouïba (Ruba, comme disaient certains anciens), vous ne pouviez pas vous tromper.
-------Tout d'abord, le centre ville avec ses quatre places.
-------Places de la Mairie, du Marché, du Monument aux Morts et place du Pissoir... (C'était ainsi...). Place du Marché, le kiosque à journaux " MAZINI-PONS " où tous les Rouïbéens venaient prendre La Dépêche, L'Echo d'Alger ou Dernière Heure, ainsi que leurs paquets de Bastos, Camélia Sports, Job Brasilénas, etc... Derrière vers l'entrée de la salle des fêtes, quelques commerçants dont un spécial qui nous effrayait un peu, (le magasin de couronnes du père Chassin), place de la Mairie, le Boulodrome, les Établissements Llilo, Antoine (le coiffeur Dames). Place du Monument aux morts, l'Hôtel de France, la Pharmacie Benoît-Décaillet et le Moutchou...
-------Enfin la quatrième place, la pharmacie Nicolas Montpère, le Café Mereadal, les Établissements Rindavets (Renault) et la Compagnie Algérienne (banque).
-------Quatre artères principales, route d'Alger, route de Dellys ou Réghaïa, route du Fondouk ou avenue de la Gare et enfin l'inoubliable route des Amoureux, la route d'Aïn Taya.
-------Les quartiers le quartier Barras, la cité Lote, le quartier des Punaises, le quartier de la Siamna, le quartier neuf ou des anciens combattants et ce qu'on appelait quartier Desbones ou des jardins, vers chez Huet et Pons le fleuriste.
-------Il y avait aussi, ne l'oublions pas, "La cour des miracles" où résidait un sympathique rouïbéen qu'on appelait "Arma-je-meurs" (les anciens s'en souviennent).
-------N'oublions pas aussi toutes nos splendides fermes qui portaient le fleuron de la Mitidja, où tous nos braves colons s'appliquaient à travailler avec une délicatesse extrême. Tout cela ressemblait à de vrais jardins. Souvenons-nous un peu du village, et faisons ensemble le tour des bistrots. Comme le plus ancien à ma connaissance, c'était Quintana et Sintès. (Les parties de Brisque à 6, de Sehot, de belotte, de tarot, les apéros des boulistes, des chasseurs, etc...). Plus loin, chez Mme Angèle (Bar Philippe) avec ses clients attitrés et quelques vedettes de l'époque (Barret, Pierrot, etc...). Ensuite, chez Simon avec "Jeannine et Jojo" et ensuite notre sympathique Georgot Soussan, puis chez CAMPS, successivement CACAVELLI, et CARRIERE. Vers la gare, chez Gaston CAMUS "avec Marlène ", puis ensuite nos amis Loulou et Gilbert.
-------Le Café de la Gare au tout début (de mes souvenirs) Mémé MARIN, puis je crois que ce fût notre ami Norbert ALVINO. Je me souviens à l'époque de M. MARIN, avoir vu un joueur de foot entièrement équipé en vert et blanc qui se rendait au stade pour faire son match (à l'époque les terrains n'avaient pas tous des vestiaires). C'était notre sympathique Charlot Noël (c'est loin tout ça).
-------Sur la place de chez Nix (l'épicier de l'époque), en passant devant chez Ziza et le marchand "de Zlabia ", on allait au Café de M. TAROT, je me souviens de son chien "Solo"; puis ce fut M. Reith et ensuite Gaby Mercadal.
-------En parlant d'animaux, à Rouïba, je me souviens aussi de la bourrique à Titou Hund "le boucher" qui faisait la navette abattoirs-boucherie, avec son chargement, sans être commandé; puis le moineau dressé de Gilbert Dantrement, la chienne " Solange ", d'Henri Javayolès, etc...
-------A Rouïba on était si bien!
-------Allons maintenant chez Pierrot (Hôtel-Bar-Restaurant). Mon père m'y emmenait quand j'étais tout jeune, " ça sentait l'anisette, ça sentait la joie de rire, la rigolade ".
-------Déjà à l'époque j'étais en contemplation devant le tableau d'affichage de football et recherchais l'écusson des vert et blanc de l'O.R. "Le virus du foot commençait à faire effet ".
-------A côté, c'était Raoul le coiffeur avec ses formidables parties de billard avec Ziza, Cortell, Robert Hund, puis dans les tours qu'il faisait à ses amis. Un jour, Ahane passe devant le salon et dit à Raoul : «
- Tu sais Raoul, je suis mal foutu, j'ai mal partout, etc...
- Eh bien, lui dit Raoul, je vais te faire une ordonnance et tu vas voir Joseph Fleury à la pharmacie, il va te donner ce médicament, c'est recta...
-------Une heure plus tard on voit revenir Ahane, les bras au ciel...
Il lui avait fait prendre du " Bleu de méthylène "
-------N'oublions pas, bien entendu, "l'appareil photo " spécial, et les moments de scie musicale et d'harmonica.
-------Enfin, le dernier Café sur la route de Réghaïa, chez Alimondo, puis ce fut Pons (du Red-Star d'Alger) et en dernier Georges Puccione.
Rappelons-nous, mes amis, pour les fêtes de Rouïba (sur ces affiches multicolores) quand l'orchestre faisait l'apéritif de midi dans tous ces établissements. Quelle époque extraordinaire, mon Dieu ! Et puisque nous parlons fêtes, restons-y. Oui, les fêtes de Rouïba, l'arrivée des premiers forains, les baraques de glaces, etc... M. Albert Ségui et son équipe qui plafonnait la place de guirlandes en papier, que les jeunes découpaient et collaient le soir à la mairie, la mise en place des fameuses barrières bleues, le kiosque à musique, l'entrée principale du bal avec ses multiples branches de palmier.
-------Les cafetiers s'organisaient, aménageaient leurs terrasses, et nous faisaient profiter de leurs spécialités les fraises à la vanille, les hérissons ; les diverses kémias escargots, caragolines, sardines, tramousses, etc... Enfin il y avait les concours de belote, de pétanque, de quadrette, le tir aux pigeons, les courses de vélo et dans les baraques à une époque plus ancienne, le jet de tomates mûres avec Kiko, les petites baraques avec les films de Chariot ou certaines avec le cinéma cochon; le feu d'artifice et bien sûr la retraite aux flambeaux avec, je me souviens, les marches militaires qui vous faisaient vibrer et pleurer au passage de la grosse caisse.
-------Puis, les fêtes terminées, on pense aussi à la mer les baignades à Aïn-Taya, Surcouf, Alger-Plage, les casse-croûte d'oursins que les plus anciens ramassaient avec "le carreau "et les plus jeunes à la plongée et tout cela se terminait par une longue et paisible sieste. A l'époque des congés, quelques familles s'organisaient et se regroupaient pour une quinzaine de jours, sous les cabanons sur piliers. C'était à l'époque une sacrée expédition matelas, vaisselle, bâche, lampes à carbure et tout l'attirail de pêche.
-------Le dimanche, arrivaient d'autres familles et bien souvent c'était la paella, les fromadjades, les cocas. Puis des groupes de célibataires endurcis venaient s'y joindre avec leurs bonnes bouteilles de Médéa ou de Royal Chibani. Ils créaient en quelques minutes un orchestre bidon et Camille Javayolès accompagné par Bastien, Camps et d'autres, chantaient en anglais...
-------Vous voyez quoi! Le comble c'est quand arrivait l'équipe de Oresté, Pépète et Pierrot. Quand Oresté allait pêcher les murènes sur les petits rochers de Surcouf, c'était sur la plage des crises de fou rire par les femmes. Le bon vieux, accroupi sur son rocher, attiré par cette pêche miraculeuse, laissait involontairement dépasser les outils du large short et vous voyez la suite... sur la plage, pendant des heures on se tordait de rire. Enfin, l'été terminé, il fallait rentrer, tout bronzé, plein d'oxygène et penser au boulot.
-------L'automne arrivait, mais quel automne! Avec ses soirées calmes, sans un souffle de vent, avec ses couchers de soleil extraordinaires. Ah! qu'il faisait doux et bon chez nous... ces soirées de pétanque à la ferme, chez Jean Campin, avec Edgard, Roger, Jean-flot, les filles.
-------Aussi les soirées à la maison, après souper (on n'avait pas de télé à l'époque, on prenait le temps de rire), on sortait les chaises longues, ou assis sur un bord de trottoir et les voisins nous rejoignaient, les discussions étaient agréables, logiques, sans arrière-pensée. Quel calme, quelle tranquillité d'esprit mon Dieu ! Certains soirs, surtout le samedi, les jeunes, après la séance de cinéma chez Mazia (salle des fêtes ou chez Jeannette plus tard), on se retrouvait, assis sur les bancs de la place de la Mairie, certains commentaient le film, d'autres pensaient aller faire des farces, voir le tic-tac... En parlant de tic-tac, ha plus grosse frayeur que nous avons eue, c'est un soir au quartier Borras, avec l'équipe de José Alès, Mikey, Gilbert Molh, Calafat, Gargousse, Alain Prieto, etc..., c'est quand Mathias Ballester (qùi devait s'en douter) nous est apparu en chemise de nuit, bonnet de nuit et le pot de chambre à la main... Quel scapa à travers champs et sur qui on tombe ? Sur Slimani, le garde-champêtre qui se demandait ce qui lui arrivait.
-------On se tordait de rire pendant de longs moments... tout en rentrant au village. Le lendemain dimanche, il y avait la messe à neuf heures; certains n'attendaient que la sortie... et les promenades s'organisaient, les groupes se formaient, les footballeurs se préparaient.
-------En parlant foot, nous étions tous fiers de nos vert et blanc, des dirigeants chevronnés, des joueurs qui ont marqué l'existence du Club à chaque époque. Je me souviens avoir vu jouer (et cela remonte très loin), Raymond Turlaw (Bibihla), Joseph Alanda, Jean Fédéhich, Michel Lhiedo, Maurice Ferré; puis une fois au Municipal à Alger. O. R. contre ?... avec Popaul Orfila dans les buts, puis Pascalette Ferrer (quel grand goal aussi) sans oublier dans un temps plus rapproché, J.-M. Debou et Momo (Maurice Prieto) qui disait ou criait toujours dans un corner: "laiaiaisse... j'ai ! "
-------Puis bien sûr le porte-fanion au foot à Rouïba, Lucien Torrès qui a fait les beaux jours du Gallia d'Alger pendant de longues années; il y eut aussi capitaine François (François Fédéhich), Mimi Alès, Gilbert Adrover, Maurice Carréras. etc... Puis ce fut le retour de Pierrot Reichert, venant de l'A.S. Boufarik et qui forma quelques joueurs de qualité, tels José Casanovas, Bébert Jaume, Lihite Mora. Et puis je n'oublierai jamais l'entraîneur Robert Giganti (l'arrière du Red-Star) avec qui Yves Périano, Marc et René Rouesnel, Dédé Bousignac, Georges Campin, Lob Gorias et votre serviteur, ont pu ou su laisser l'O. R., donc aux Rouïbéens, que de sympathiques et glorieux souvenirs. Voilà, les amis, c'est ça Rouïba!
-------Enfin, revenons un peu sur la vie commune au village avec quelques souvenirs que chaque enfant de Rouïba a gardé dans sa mémoire. Certains anciens se souviennent du temps des " sérénades nocturnes ", où les garçons allaient chanter sous les fenêtres de leurs promises. Les chansons de Tino Rossi avec Pompon, Raoul, etc... Le camion de crème à la vanille (le camion blanc) et le disque de " Marinella ". - Voilà " Marinella ", disaient les gosses de l'époque.

-------Pour la capitulation de l'Allemagne, quand les jeunes de l'époque avaient habillé un mannequin en " Hitler ", fixé celui-ci sur une charrette; l'annonce était faite par notre garde-champêtre, au tambour et le soir sur la place, tout cela orchestré par Pierrot vieux, le tout Rouïba était réuni. Je me souviens du fameux discours de Carmille s'adressant à M. Periano. (Rbah Douro Djedja)... c'était assez cru, mais quel ventre de rire. Il y avait aussi notre ami Hallélo, le marchand de sardines, avec sa petite charrette, qui passait dans les rues en criant " sardiiiiines " et les jeunes reprenaient derrière en disant : «Pourri. Pourri...
- Et ta mère, répondait Hallélo en se retournant et en faisant semblant de ramasser une pierre.
-------Il y avait aussi Gigot qui ramassait les ordures avec le tombereau; encore une à accrocher à nos souvenirs. Les sorties avec Saad (Hugo Saad) et sa camionnette. Il nous emmenait dans toutes les fêtes pour pas cher, à fond il faisait du trente-cinq à l'heure et à la côte d'Aïn-Taya, tout le monde descendait pour pousser et passer le sommet. Quelle rigolade!
-------C'était pas beau tout ça ?... Enfin, je vais conclure, car il y en aurait encore tellement à raconter.
-------Chers amis Rouïbeens, que Dieu nous garde et que nous ayons le plaisir de nous retrouver chaque année comme convenu, en donnant à notre réunion annuelle un air de fête, de jouissance, que cela ressemble un peu plus aux fêtes de Rouïba (que les organisateurs se le disent) et non pas à une réunion de groupe, d'affaire... il faut vivre ces jours de rassemblement tous ensemble à s'éclater...
Ce que nous souhaitons tous je pense, c'est que ces rendez-vous annuels ne s'arrêtent jamais et que nous puissions montrer à nos enfants et petits-enfants ce qu'était Rouïba, ce qu'était l'Algérie, ce qu'est un Pied - Noir
-------Encore une fois, vive Rouïba!
-------Vive l'Amicale des Enfants de l'Algérois

Signé Dédé GOUJON.
haut de page