-Alger, rue Bab-el-Oued
Mosquée d'Ali Bitchini de 1622-1623 ou Église de Notre-Dame des Victoires en 1844
Afrique du nord illustrée du 3-8-1935 - Transmis par Francis Rambert

Avant la disparition de ce monument qui fait partie des immeubles qui doivent être détruits dans le quartier de l'Ancienne Préfecture, nous allons refaire en quelques mots l'histoire de ce que fut ce monument dans le cours des âges depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours.

Sur ce carré de terrain où s'élève actuellement l'Église de Notre-Dame des Victoires, nous avons reconnu dans les sous-sols, un monument carré que l'on peut visiter et dont une partie souterraine sert de débarras à l'Église. Son entrée se trouve rue de la Kasba ; c'est un plan incliné formé de détritus jetés par la porte en fer. On remarque que les murs de fondation remontent à l'époque où l'on faisait l'appareillage en forme d'arête de poisson (époque romaine). Il y a plusieurs voûtes en parfait étal de conservation dont le sommet remonte à l'époque turque, car l'on y voit encore l'empreinte des roseaux qui ont servi à les édifier. L'extrados de la voûte est à près de dix mètres au-dessus du niveau de la voie romaine qui passait devant ce monument rue Bab-el-Oued et dont l'entrée a pu être reconnue en 1919.

Il y a là, en sous-sol, encore deux étages dont le rez-de-chaussée a été utilisé comme citerne pour recevoir les eaux pluviales de la terrasse de l'église. C'est un cloaque pestilentiel pour le quartier et un réceptacle de moustiques. Il serait beaucoup plus simple pour l'hygiène de canaliser les eaux de la terrasse dans l'égout de la rue Bab-el-Oued qui se trouve à deux pas et d'utiliser ces sous-sols à demi-enterrés, en parfait état et sans aucune humidité. Car par des ventilations d'air à travers les murs suivant le procédé rénové de nos jours par l'ingénieur Knapen, les constructeurs de ce monument étaient arrivés à préserver ces sous-sols de l'humidité.

C'est pour cela que l'Amiral des Galères, Ali Bitchiny se servit de ces sous-sols en 1600 pour y faire un bagne d'esclaves porté sur les plans de la fin du XVI° siècle, sous le numéro 34. Sur ce plan de 1572, on remarque que Ali Bitchini n'avait pas encore élevé sa mosquée.


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voir : la prison d'icosium ( sous ND des Victoires.


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et église N-D des Victoires

Mosquée d'Ali Bitchini de 1622-1623 ou Église de Notre-Dame des Victoires en 1844
Mosquée d'Ali Bitchini de 1622-1623 ou Église de Notre-Dame des Victoires en 1844 L

La Mosquée d'Ali Bitchini de 1622-1623 ou Église de Notre-Dame des Victoires en 1844

Avant la disparition de ce monument qui fait partie des immeubles qui doivent être détruits dans le quartier de l'Ancienne Préfecture, nous allons refaire en quelques mots l'histoire de ce que fut ce monument dans le cours des âges depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours.

Sur ce carré de terrain où s'élève actuellement l'Église de Notre-Dame des Victoires, nous avons reconnu dans les sous-sols, un monument carré que l'on peut visiter et dont une partie souterraine sert de débarras à l'Église. Son entrée se trouve rue de la Kasba ; c'est un plan incliné formé de détritus jetés par la porte en fer. On remarque que les murs de fondation remontent à l'époque où l'on faisait l'appareillage en forme d'arête de poisson (époque romaine). Il y a plusieurs voûtes en parfait étal de conservation dont le sommet remonte à l'époque turque, car l'on y voit encore l'empreinte des roseaux qui ont servi à les édifier. L'extrados de la voûte est à près de dix mètres au-dessus du niveau de la voie romaine qui passait devant ce monument rue Bab-el-Oued et dont l'entrée a pu être reconnue en 1919.

Il y a là, en sous-sol, encore deux étages dont le rez-de-chaussée a été utilisé comme citerne pour recevoir les eaux pluviales de la terrasse de l'église. C'est un cloaque pestilentiel pour le quartier et un réceptacle de moustiques. Il serait beaucoup plus simple pour l'hygiène de canaliser les eaux de la terrasse dans l'égout de la rue Bab-el-Oued qui se trouve à deux pas et d'utiliser ces sous-sols à demi-enterrés, en parfait état et sans aucune humidité. Car par des ventilations d'air à travers les murs suivant le procédé rénové de nos jours par l'ingénieur Knapen, les constructeurs de ce monument étaient arrivés à préserver ces sous-sols de l'humidité.

C'est pour cela que l'Amiral des Galères, Ali Bitchiny se servit de ces sous-sols en 1600 pour y faire un bagne d'esclaves porté sur les plans de la fin du XVI° siècle, sous le numéro 34. Sur ce plan de 1572, on remarque que Ali Bitchini n'avait pas encore élevé sa mosquée.

Nous avons cherché en vain jusqu'à ce jour, quelle avait été la destination première de cet édifice à l'époque romaine. Des fouilles que nous avons entreprises en 1919 et 1920 ne nous ont donné que peu de renseignements. La démolition de l'Église lorsqu'elle se fera, éclaircira la question.

Était-ce des Horrea romaines, ou magasins-entrepôts ? Peut-être, vu la situation du monument près de la porte de la ville ; il y a sur la façade du monument romain, un motif de décoration qui est resté et dont la moitié est cachée dans le retour du mur de la fontaine Ain ech Chara à l'encoignure de l'entrée de la rue de la Kasba. C'est la moitié d'un merlon. Située où elle se trouve, cette moitié de merlon indique le sommet d'un mur de défense militaire ; le niveau de la voie romaine passant au pied de ce mur a été trouve en 1844 à une profondeur de deux mètres. Le bas du merlon ou trottoir se trouve actuellement à 1 m. 90, cela fait donc une hauteur de mur de 3 m. 90, hauteur du monument romain de 500 mètres carrés de surface.

Adossé à ce monument, il y avait le palais de Chiobali en 1572. Dans les sous-sols de ce palais, nous avons retrouve les mêmes substructions romaines que celles du monument en question. Des colonnes romaines en marbre de couleur ont été réemployées dans le palais de Chiobali, d'origine inconnue. Il y aura là bien des choses à reconstituer lors de la démolition du quartier.

Lorsque la mosquée fut consacrée au culte catholique en 1844, comme cathédrale provisoire, elle possédait des colonnes jumelles que l'on réunit ensemble à une certaine époque comme moyen de solidité. Lorsque nous fumes chargés des travaux d'entretien au Gouvernement Général de 1914 à 1918, nous dégageâmes les colonnes jumelles en leur rendant leur aspect primitif du temps d'Ali Bitchini.

En même temps nous remplaçâmes les affreuses fenêtres carrée de la grande voûte, par des claustras en verres de couleur ; les chapiteaux des colonnes jumelées étaient de différents styles. Actuellement, ils ont été remplacés par des chapiteaux " Alhambra ", qui enlèvent toute la simplicité de style du
monument primitif, de même que les fioritures en plâtre des arcs de la nef.

Ce sont, comme on en voit malheureusement quelquefois des restaurations mal comprises, où le style primitif du XVII] siècle a été défloré une fois de plus à Alger.

L'espèce d'avancée, genre mirador, de la façade était le Mirhar de la Mosquée, le plus beau d'Alger suivant Girault de Prangey. Il fut abattu dit-on pour cause de vétusté en 1860 ; mais il y avait un autre motif, car on fut obligé de se servir d'explosif pour arriver à l'abattre.