Alger, rue Michelet
Mustapha - avenue Dujonchay

(
tenant et aboutissant : rue Charles Vallin).Avenue très courte.
C'est une voie en arc de cercle. Mon ami Jean Bambois y habitait
UNE ÉCOLE MODÈLE
LA NOUVELLE ÉCOLE DE FILLES DE L'AVENUE DIMONCHAY

Les Algérois qui, de la rue Michelet, grimpent, pour rejoindre le Télemly, la côte ardue du chemin de la Solidarité, s'arrêtent en chemin, émerveillés, pour admirer un bâtiment d'allure moderne, dont la blancheur resplendissante, s'allie heureusement au bleu des boiseries et aux tons polychromes des mosaïques La plupart d'entre eux se demandent quel peut être le nabab qui s'est permis la fantaisie de planter ainsi, en pleine ville, un hôtel particulier aux lignes harmonieuses, couronné de sveltes pergolas, et dont les jardins verdoyants descendent en cascades jusqu'au niveau de la rue ; ou encore, quelle est la bienfaisante fée qui, d'un coup de baguette magique, a fait subitement surgir une merveille architecturale, à l'endroit même où, il y a quelque temps à peine, s'efforçait de ne point crouler sous l'injure du temps, le bâtiment branlant d'une vieille école, incommodément installée, dans l'immeuble d'une villa particulière, dénommée — par ironie — villa Printemps.

[..]
C'est là une oeuvre qu'il convenait de faire connaître. Nous considérons avoir rempli notre devoir d'informateurs si nous y avons contribué et si nous avons pu, en exposant comme il se devait, l'oeuvre magnifique accomplie au Plateau-Saulière, attirer l'attention de l'administration sur les écoles — taudis qui existent, malheureusement, encore à Alger — telle celle de la rue Macaron au boulevard Amiral-Pierre — et hâter la disparition de ces foyers de contamination générale, qui sont une tache dans le développement resplendissant d'Alger, capitale de l'Afrique du Nord.
( suite dans l'article)-


Extrait de l'Echo d'Alger du 14-6-1929 - Transmis par Francis Rambert


mise sur site: janvier 2018

2.-
UNE ÉCOLE MODÈLE
LA NOUVELLE ÉCOLE DE FILLES DE L'AVENUE DIMONCHAY
Afrique illustrée du 23-11-1929 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: oct.2021

Écoles d'Algérie
Parmi toutes les jolies choses que l'Algérie du Centenaire pourra montrer à ses visiteurs, il faut citer la blanche collection de ses écoles.

Lorsqu'en 1900, les Délégations financières furent créées donnant à l'Algérie à peu près la libre disposition de ses ressources, il fut entendu qu'un emprunt serait réalisé et qu'une tranche de cet emprunt serait affecté à la construction ou à la reconstruction des écoles.
En fait, ce n'est pas l'administration de M. Laferrière, ni celle de M. Revoil, son successeur, qui virent cette aurore. Elle date de l'arrivée et du Gouvernement de M. Jonnart (1905-1911).

Mais M. Jonnart ne se borna pas à présider au phénomène. Pour tous les bâtiments publics, il pensa, sous l'influence de quelques artistes et de quelques architectes de hautes pensées, qu'il convenait de lutter contre la banalité déplorable des constructions métropolitaines importées en Algérie, où, d'ailleurs, elle juraient sous la splendeur du ciel.

En somme, M. Jonnart voulut imaginer un art algérien, compromis entre l'art arabe et les nécessités françaises.

Le moyen fut simple : aucune subvention ne serait accordée aux communes dont les projets ne s'inspireraient pas des idées du jour.
De très nombreux bâtiments scolaires furent entrepris.

Comme jadis, au Moyen-Age, où " a France avait revêtu la robe blanche des églises ", l'Algérie, sous l'inspiration du moment, " revêtit la robe blanche des écoles ".


*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1929. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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Mustapha - avenue Dujonchay ( ici le 27-2-2011)





Écoles d'Algérie
Parmi toutes les jolies choses que l'Algérie du Centenaire pourra montrer à ses visiteurs, il faut citer la blanche collection de ses écoles.
Lorsqu'en 1900, les Délégations financières furent créées donnant à l'Algérie à peu près la libre disposition de ses ressources, il fut entendu qu'un emprunt serait réalisé et qu'une tranche de cet emprunt serait affecté à la construction ou à la reconstruction des écoles.
En fait, ce n'est pas l'administration de M. Laferrière, ni celle de M. Revoil, son successeur, qui virent cette aurore. Elle date de l'arrivée et du Gouvernement de M. Jonnart (1905-1911).
Mais M. Jonnart ne se borna pas à présider au phénomène. Pour tous les bâtiments publics, il pensa, sous l'influence de quelques artistes et de quelques architectes de hautes pensées, qu'il convenait de lutter contre la banalité déplorable des constructions métropolitaines importées en Algérie, où, d'ailleurs, elle juraient sous la splendeur du ciel.
En somme, M. Jonnart voulut imaginer un art algérien, compromis entre l'art arabe et les nécessités françaises.
Le moyen fut simple : aucune subvention ne serait accordée aux communes dont les projets ne s'inspireraient pas des idées du jour.
De très nombreux bâtiments scolaires furent entrepris.
Comme jadis, au Moyen-Age, où " a France avait revêtu la robe blanche des églises ", l'Algérie, sous l'inspiration du moment, " revêtit la robe blanche des écoles ".
Si la guerre avait éclaté dix ans plus tard - n'eut pas éclaté du tout - en 1925, il n'y aurait plus eu de vieille école en Algérie.
La merveille de l'école, art Jonnart, fut l'école des filles de Koléa, ou du moins sa façade (architecte M. Barbazza). C'est un morceau d'Alhambra, un joyau, si joli, si évocateur que, sans l'enseigne, on ne reconnaîtrait pas visage d'école à cette façade joyeuse, aux galeries délicates, ouvragées, enguirlandées d'arabesques.
L'art mauresque de M. Jonnart ne fit pas, partout, de telles merveilles.
On lui reprocha bientôt ses placages, ses prétentions, ses artifices, et surtout son prix.
Avec M. Lutaud, successeur de M. Jonnart, il avait vécu. Mais il a créé beaucoup de jolies choses, scolaires ou non (la Grande Poste à Alger, la gare d'Oran, etc.).
Tentative originale dont l'interruption, peut-être, quelque jour, inspirera aux amateurs d'art des regrets.
La construction ne fut pas ralentie après 1911. Évidemment elle s'arrêta en 1914, mais elle reprit à la fin de la guerre.
On a réalisé de très heureux projets, sous la haute direction de M. Petit, de M. Montaland ; on les continue actuellement, sous celle de M. Darbéda.
Le modèle du genre, c'est l'École de l'Avenue Dujonchay, à Alger.
Le prix est celui de la plupart des constructions scolaires, à peine majoré par la construction de quelques murs nécessités par la déclivité du sol.
Ce qu'il y a de charmant, c'est l'aspect d'ensemble, aussi éloigné que possible de l'architecture " caserne ", mais dénué de toutes décorations, de tout luxe.
Trois cours de récréation en étages, l'une pour les classes maternelles, l'autre pour les enfants de l'école primaire, la troisième pour les élèves du cours complémentaire.
A tous les étages, il y a des galeries, avec une vue incomparable sur les coteaux de Mustapha, la rue Michelet et, au loin, la mer. A chaque étage aussi toutes les commodités nécessaires : vestiaires pour les élèves et les maîtresses, eau, privés. En sous-sol, un très remarquable cabinet de consultation a été installé pour l'inspecteur médical et l'infirmière-visiteuse.
Qui n'a connu l'horrible mobilier scolaire, renouvelé du Moyen-Age : grandes tabules branlantes, noires, échancrées à toutes les arêtes par les coups de canifs des écoliers, armoire lugubre, bureau de maître également funèbre.
Aujourd'hui, le mobilier scolaire a subi une modification des plus heureuses, nous prendrons en exemple celui de l'école sise avenue Dujonchay et décrite plus haut.
De couleur orangée, il y a quatre dimensions, suivant la taille des enfants. Pour les classes maternelles, il se compose de petites tables individuelles et de petites chaises.
C'est pratique, c'est solide et, surtout, c'est gai. Ce bien-être, cette élégance même, met le jeune élève dans les meilleures dispositions pour travailler. Il aime " son école ", il la retrouve chaque matin avec une joie évidente.
Toutes les écoles algériennes pourront bientôt rivaliser de bon goût et de confort.