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LA COMPAGNIE P.-L.-M. Nous avons eu l'occasion d'assister au spectacle intéressant de la mise à quai d'une des locomotives que reçoit actuellement la Cie P.-L.-M.
Cette opération, qui n'est pas sans présenter de sérieuses difficultés, s'est effectuée dans d'excellentes conditions, avec une sûreté et une habileté qui font honneur aux services de manutention- de la Maison Schiaffino.
Ces locomotives ne pèsent, en effet, pas moins de 65 tonnes, et nos lecteurs conçoivent aisément de quels puissants moyens il faut disposer pour décharger des machines d'un poids aussi conséquent.
Voici quelques détails qu'a bien voulu nous communiquer obligeamment. M. Maria, le distingué inspecteur commercial de la Compagnie en Algérie et Tunisie, au sujet de ces locomotives.
Ce sont des machines 2400 destinées aux trains de voyageurs et que le réseau métropolitain envoie au secours des sections d'Alger.
Elles sont d'un des types les plus récents et possèdent trois essieux couplés avec des roues de 1 m 80 de diamètre.
Leur puissance leur permet de remorquer en palier 1.200 tonnes environ, à la vitesse de 15 kilomètres à l'heure, et 400 tonnes, à la vitesse de 80 kilomètres.
Cet envoi est le premier d'une série de neuf machines que la Cie P.-L.-M. envoie de ses ateliers de Paris au réseau algérien.
On sait combien, durant ces six dernières années, le matériel du réseau algérien fut mis à l'épreuve.
Il faut rendre un hommage justement mérité au personnel qui, durant ces pénibles années, fut soumis à de surhumaines fatigues.
Avec un matériel insuffisant d'abord, restreint pour pouvoir reporter sur le réseau du front un effort, plus considérable, la Compagnie du, P.-L.-M. fit de véritables prodiges. Malheureusement, les machines et les wagon, - plus endurants sans doute que le Corps humain, - n'échappèrent point cependant, aux conséquences du surmenage que les obligations de la guerre leur imposait.
Le matériel aussi devait subir le contre-coup d'une situation aussi difficile.
Un service intensif, un roulement presque continu causèrent une. usure sensible tant aux wagons qu'aux locomotives servant à la traction, et il fallut bientôt songer à venir en aide et à soulager, dans la mesure des moyens disponibles, le matériel roulant desservant le réseau algérien.
Nos photographies représentent quelques phases du débarquement d'une de ces locomotives.
Pour en rendre, le transfert, et la manutention plus aisés, cette machine a été expédiée, des ateliers de Paris démontée en plusieurs pièces.
Une puissante grue fut employée à soulever le corps de la locomotive représentant, à lui seul, un poids de 19 tonnes.
Après avoir été retiré du bateau, cet organe était déposé sur un wagon plat, garé sur une des voies situées en bordure du quai, et de là dirigé sur les ateliers du réseau algérien où l'on doit procéder au montage et à la mise au point de ces nouvelles machines. Aujourd'hui, les exigences de la paix ont succédé aux obligations de la guerre.
La vie économique, longtemps paralysée, retrouve peu à peu sa vigueur. Elle bat, plus intense encore dans nos gares et sur nos réseaux. Aussi le public saura-t-il apprécier l'effort, de reconstitution fait en faveur de l'Algérie par la grande Compagnie française du P.-L.-M.
Comme nous avons lutté, durant de pénibles années, contre un ennemi formidable, il nous faut reprendre, sur un terrain, moins sanglant sans doute, mais tout aussi disputé, le combat.