Les transports en commun à Alger
ALGER veut résoudre ses problèmes de circulation -mai 1955
extrait de "Alger-Revue", mai 1955 par Pierre Chatail
mise sur site le 9-12-2006

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Le programme de circulation routière - Agence du plan-Mars 1955
Le programme de circulation routière - Agence du plan-Mars 1955

Un des problèmes édilitaires les plus irritants de notre époque est sans conteste celui de la circulation. Trop nombreux sont ceux qui s'imaginent qu'il suffit simplement de réglementer pour résoudre. Les solutions réelles réclament davantage que l'élaboration de simples textes, aussi ingénieux qu'ils soient. Il est, en effet, dérisoire d'interdire aux automobilistes de stationner dans les artères de la Ville, si par ailleurs on ne leur offre pas les " parkings " correspondants.

Actuellement, le nombre de véhicules circulant dans Alger peut être estimé à environ 45.000, pour une surface de rue d'environ 400 hectares et d'une longueur totale de 230 kms. A noter qu'il y a lieu de déduire de ce chiffre les rues de la Casbah, inaccessibles aux véhicules et où même le Service du Nettoiement doit être effectué par des baudets.

Mais quelles que soient les impatiences de la population le règlement du problème de la circulation ne saurait être traité par improvisation, En premier lieu des études statistiques sont indispensables pour définir Ies courants et leur importance, d'où la nécessité de l'installation préliminaire d'appareils de contrôle et d'une étude minutieuse des résultats enregistrés par eux. Depuis plusieurs mois déjà ces études ont été menées : elles ont permis d'établir un plan de voies nouvelles et des projets de parkings dont le financement et la réalisation sont activement poussés.

LA CIRCULATION

Les embouteillages d'Alger ne sont pas à décrire. La situation empire de jour en jour. Le malaise de la circulation à Alger est dû bien sûr à la configuration générale de la ville, mais aussi et surtout au fait que la circulation rapide et la circulation lente des automobiles, celle des piétons et des transports en commun sont mélangées dans les mêmes artères. Aucun règlement de police n'est capable de remédier à une situation aussi confuse. Le principe qui préside à l'amélioration de la circulation à Alger est basé sur une séparation des circulations différentes.

En collaboration avec les Ponts et Chaussées, l'Agence du Plan de la Ville d'Alger a cherché à isoler la circulation rapide. Dans ce but, une grande artère longitudinale prolongeant la route littorale a été prévue sur le port, traitée en autoroute très rapide, sans aucun cisaillement.

Branchées sur cette autoroute, quatre bretelles permettront de desservir Alger et l'agglomération algéroise ; elles y sont raccordées par des ouvrages d'art évitant, et les accidents, et les ralentissements de la circulation dus aux carrefours.

L'une d'elles existe déjà : c'est le Ravin de la Femme Sauvage relié à la route littorale par un pont, elle dessert Hussein-Dey, le Clos-Salembier et Birmandreïs. C'est en même temps le départ de la route d'Oran.

Une deuxième bretelle au niveau du Champ-de-Manoeuvre rejoindra la, prolongation, en cours, du boulevard Galliéni, et desservira Belcourt et La Redoute.

Une troisième bretelle rejoindra par une voie à créer le boulevard de Lattre-de-Tassigny qui se perd actuellement dans l'étroite rue Berthezène. Elle desservira le centre de la ville et permettra de rejoindre El-Biar.

Une quatrième bretelle empruntera le boulevard de Champagne élargi desservant Bab-El-Oued et le Frais Vallon. Elle sera réunie au carrefour des Tagarins par l'autoroute de Mahcoul qui, prolongée par la route des Hauts d'Alger et le Chemin des Crêtes, rejoindra l'avenue du Maréchal-Leclerc. Belcourt et les Halles seront desservis par un embranchement particulier en raison du trafic occasionné par les Halles.

Tel est dans ses grandes lignes, le schéma directeur de la circulation routière de l'Alger de demain.

Chaque point de la ville et des environs sera accessible très rapidement par l'une de ces grandes voies. Ainsi les rues actuelles ne seront plus que des voies de desserte pour les immeubles et les commerces avoisinants, et toute la circulation rapide aura été drainée vers les autoroutes.

L'Agence du Plan de la Ville d'Alger est en train d'étudier une amélioration comparable dans les transports en commun et les dessertes de banlieue, ainsi que des cheminements de piétons et des passages souterrains.