Urbanisme, architecture à Alger, en Algérie
4 AOÛT 1953... 4 AOÛT 1954 une ville nouvelle est née
« Fidèles à nos engagements nous lutterons jusqu’au jour où sera gagnée la bataille du logement.
Et elle sera gagnée... ” a déclaré M. Jacques CHEVALLIER lors de la Journée de l’habitat

4 AOÛT 1953... 4 AOÛT 1954 une ville nouvelle est née
« Fidèles à nos engagements nous lutterons jusqu’au jour où sera gagnée la bataille du logement.
Et elle sera gagnée... ” a déclaré M. Jacques CHEVALLIER lors de la Journée de l’habitat

M. LE MINISTRE JACQUES CHEVALLIER, député-maire d'Alger, présidait hier la Journée de l’habitat. Au programme de cette journée figuraient six manifestations, quatre « poses de première pierre » et deux inaugurations qui permirent de dresser le bilan de l’année écoulée.

Au square Nelson, à 10 heures, M. Jacques Chevallier scella le tube métallique dans lequel un parchemin rend compte de la cérémonie.

Le projet réalisé par M. Marcel Ducret prévoit un marché et un jardin suspendu. Le marché comportera 15 boutiques et 12 magasins, disposés de chaque côté des rues Eugène-Robe et Borély-la-Sapie. Le jardin surélevé de 1 m. 50 à 2 m. 40, aura 92 mètres de long sur 31 de large.

Répondant au président du Comité de quartier, M. Escoffler, qui lui apportait un témoignage de confiance et de gratitude, le ministre souligna que la population de Bab-el-Oued avait toute la sollicitude de la municipalité.

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Echo d'Alger du 5-8-1954 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site : oct.2025

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4 AOÛT 1953... 4 AOÛT 1954 une ville nouvelle est née

4 AOÛT 1953... 4 AOÛT 1954 une ville nouvelle est née
« Fidèles à nos engagements nous lutterons jusqu’au jour où sera gagnée la bataille du logement.
Et elle sera gagnée... ” a déclaré M. Jacques CHEVALLIER lors de la Journée de l’habitat

M. LE MINISTRE JACQUES CHEVALLIER, député-maire d'Alger, présidait hier la Journée de l’habitat. Au programme de cette journée figuraient six manifestations, quatre « poses de première pierre » et deux inaugurations qui permirent de dresser le bilan de l’année écoulée.
Au square Nelson, à 10 heures, M. Jacques Chevallier scella le tube métallique dans lequel un parchemin rend compte de la cérémonie.
Le projet réalisé par M. Marcel Ducret prévoit un marché et un jardin suspendu. Le marché comportera 15 boutiques et 12 magasins, disposés de chaque côté des rues Eugène-Robe et Borély-la-Sapie. Le jardin surélevé de 1 m. 50 à 2 m. 40, aura 92 mètres de long sur 31 de large.
Répondant au président du Comité de quartier, M. Escoffler, qui lui apportait un témoignage de
confiance et de gratitude, le ministre souligna que la population de Bab-el-Oued avait toute la sollicitude de la municipalité.

A la Cité H.L.M. des Eucalyptus
Le cortège se dirigea ensuite vers la cité des Eucalyptus, unité de 700 logements de types économiques et familiaux, répartis en 10 immeubles.
L’architecte, M. Luyckx, a prévu :
— 34 logements de 1 pièce.
— 112 logements de 2 pièces.
— 433 logements de 3 pièces.
— 80 logements de 4 pièces.
— 41 logements de 5 pièces.
Deux groupes d’élévateurs mécaniques collectifs, l’un boulevard Gulllemin et l’autre rue Soleillet, desserviront la cité. A la Cité H.L.M. du Climat-de-France

A la cité du Climat-de-France (4.000 logements), MM. Jacques Chevallier et Fernand Pouillon insistèrent sur la nécessité de décongestionner la Casbah où 70.000 habitants s’entassent sur 20 hectares.
Cette cité sera une véritable ville de 30.000 habitants environ. Elle comprendra 130 boutiques, 380 magasins, une mosquée, une médersa, un terrain de sport et un groupe scolaire. Sur le plateau Sesini
L’après-midi, le ministre, conduit par M. de Lavergne, posa la première pierre du téléphérique qui reliera Belcourt au plateau Sesini.
Puis le cortège gagna l’immense chantier de Diar-Es-Saâda et de Diar-El-Mahçoul. Le chantier ouvert par la municipalité, pour la première tranche de son programme, comprend 2.300 logements, 70 classes, 1 garage de 400 voitures, 3 centres commerciaux, 1 gymnase et des installations sportives.
Il y a un an sur les 20 hectares de terrain disponible, il n’y avait que de maigres prairies où paissaient les moutons et où fleurissaient les bidonvilles.
Aujourd’hui, 45 immeubles sont achevés en gros œuvre, 15 en voie d’achèvement. 725 logements seront livrables en octobre, les autres par tranche mensuelle de 200, à partir du 1er janvier 1955.
Le ministre fit les honneurs des lieux. Et tous les visiteurs (métropolitains notamment) furent frappés par le goût et l’ingéniosité de l’aménagement, autant que par la rapidité d’exécution des travaux. Le discours de M. Jacques Chevallier
Du haut de la tour de Diar-Es-Saâda, M. Jacques Chevallier prit la parole pour faire l’inventaire de
l’année écoulée.
« Le 4 août 1953, 11 y a un an très exactement, à la tombée du jour, à la même heure qu’aujourd’hui, dans une tranchée creusée au milieu de ce qui était un terrain vague, M. Roger Léonard, gouverneur général de l’Algérie, scellait la première pierre de Diar-Es-Saâda.

Une cité de 725 logis allait naître.

Le 17 octobre 1953, à quelques centaines de mètres d’ici, mon collègue M. Lemaire, ministre de la Construction, scellait à son tour la première pierre d’El-Mahçoul.
Une seconde cité, de 1.500 logis celle-là, allait voir le jour.
Ainsi se trouvait mis en œuvre, trois mois avant le terme que la municipalité d’Alger s’était volontairement fixé, un programme qui dépassait de beaucoup celui auquel elle s’était engagée. Aussi, pour marquer la réalisation de cet engagement, donnait-elle à la dernière de ces cités un nom qui, dans la conjoncture actuelle, prend une valeur singulière ; elle l’appelait : « La Cité de la Promesse réalisée ».
Aujourd’hui, 4 août 1954, une année vient de mourir... mais une ville nouvelle est née.
Je dis bien « une ville nouvelle », parce que l’ensemble Saâda-Mahçoul abritera quelque 12.000
habitants qui bénéficieront d’un confort Jusqu’ici inconnu à beaucoup et de toutes les facilités qu’offrent les réalisations d’un urbanisme moderne et social.

Cette « ville nouvelle », nous ne l’avons pas édifiée pour quelques privilégiés (le mécanisme sévère des attributions l’atteste), mais pour ceux des foyers qui, acculés au désespoir par la crise du logement et incapables de sacrifier aux exigences de la spéculation devaient être secourus, Je dirai même sauvés par la collectivité municipale.

Aussi, est-ce avec le sentiment du devoir accompli que nous contemplons aujourd’hui ces maisons claires où pénétreront dans quelques semaines des familles souriantes, heureuses de vivre enfin un rêve qu’elles avaient cru définitivement irréalisable.

ORGANISATION, TRAVAIL EFFICACITÉ

Mais cette œuvre, dont la vitesse et la perfection dans l’exécution demeurent pour beaucoup un sujet d’étonnement, n’eût pu être menée à bien si à tous les échelons, du plus obscur au plus élevé, si dans tous les domaines ceux qui l’ont conçue et exécutée n’y avalent mis toute leur âme.

L’architecte d’abord, M. Fernand Pouillon, et son équipe.

Ce rythme auquel, depuis un an, il s’est astreint sans relâche, les efforts surhumains qu’il a déployés pour vaincre toutes les difficultés techniques, tenir les prix et les délais, l’harmonie par ailleurs
de ses conceptions architecturales qui embellissent notre cité, ont forcé l’admiration de tous.
Qu’il me soit permis de lui exprimer ici publiquement la nôtre, à lui et à tous ceux qui, sous ses ordres, ont livré le même et dur combat.
Aux entreprises ensuite, principales et secondaires et singulièrement aux maisons Ballot et Urlos qui ont, elles aussi, réalisé des exploits sans précédent. On en jugera lorsqu’on saura que cette tour
de 18 étages a été édifiée en moins de 5 mois et que la tour de 10 étages d’El-Mahçoul, pulvérisant tous les records, a été construite en un mois et demi.
Saluons cet exemple magnifique et d’organisation et de travail et d’efficacité totale dans les résultats.

Enfin, rendons hommage aujourd’hui au personnel des chantiers, au manœuvre et au maçon, au menuisier et au plombier qui, les uns et les autres, sous les ordres de contremaîtres et d’agents de maîtrises de grande classe ont donné le meilleur d’eux-même dans cette cité qu’ils construisent avec amour et foi.

Ils peuvent en être fiers.

LA CITE DU SOURIRE

La tour de Saâda, point culminant de la capitale de l’Algérie et la tour d’El-Mahçoul dominent le site algérois et au delà.
Du fond de la plaine, des montagnes ou encore très loin en mer, on 4es aperçoit, se dressant comme des phares, qui attestent de la qualité du travailleur de ce pays en même temps que de la puissance de l’effort qu’il peut accomplir.

Rien ne peut mieux en témoigner.

Nous allons maintenant franchir une nouvelle étape - une nouvelle étape dans la construction pour parfaire l’œuvre sociale entreprise.

Fidèle à nos engagements, nous luttons et continuerons de lutter jusqu’au jour où sera définitivement gagnée la bataille du logement,

Nous sommes sur la bonne voie.

Elle sera gagnée.

Que ceux qui doutaient espèrent.

Que ceux qui, hier encore, critiquaient, reconnaissent maintenant que ce qu’ils prétendaient être la cité de « la pierre qui pleure » est devenue aujourd’hui celle du sourire, de l’espérance, en un mot, la vraie « Cité du Bonheur », celle aussi sur cette terre d’Afrique de la fraternité de tous les hommes de bonne volonté. »

Un méchoui de 150 moutons

Un grand méchoui (150 moutons) était ensuite offert aux ouvriers des chantiers et aux invités de la municipalité.
Assistaient notamment aux manifestations : MM. Marcel Ribère, député d’Alger ; Cuttoli, secrétaire général du Gouvernement général ; Tony-Roche, secrétaire général de la préfecture ; le représentant du président de l’Assemblée algérienne, et de nombreux délégués ; le président Marcel Bélaïche ; de nombreux élus, hauts fonctionnaires, ingénieurs et techniciens.