VOIRIE

Trop de chauffards sur les routes
Pourquoi ne pas délivrer une autorisation provisoire avant le permis de conduire ?
L'examen en deux temps permettrait de se montrer plus exigeant auprès des candidats
tel est l'avis d'un directeur d'auto-école

Trop de chauffards sur les routes...
Pourquoi ne pas délivrer une autorisation provisoire avant le permis de conduire ?
L'examen en deux temps permettrait de se montrer plus exigeant auprès des candidats
tel est l'avis d'un directeur d'auto-école

Devant l'accroissement du nombre des candidats - dans la proportion de 1 à 10 en dix ans - l'administration supérieure a du créer un cadre algérien des inspecteurs de l'examen du permis de conduire. C'est ainsi qu'à Alger, trois inspecteurs sont placés sous le contrôle d'un ingénieur du Service des mines. Cette organisation qui fonctionne depuis moins d'un an a été imposée par les
circonstances.
En fonction de l'accroissement de la circulation urbaine et routière, le problème s'est posé du maintien de la sécurité collective.

LA BASE : LE PERMIS DE CONDUIRE

On tente de résoudre le problème a la base. A cet effet, une énorme documentation, française et étrangère. a été rassemblée et analysée.
On a pu ainsi comparer ce qui était réalisé en Algérie avec la réglementation en vigueur dans les pays où la circulation est intense.
Les spécialistes se sont aperçus que l'Algérie. pays neuf, dans ce domaine, était fort en retard.
Le service des Mines s'est alors attaché à réformer, à moderniser, l'examen du permis de conduire. Afin de ne pas rebuter les candidats, une période de transition a été instaurée.
Ceci explique les difficultés progressives de l'examen.

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Echo d'Alger du 101-8-1952 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: nov.2023

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Trop de chauffards sur les routes
Trop de chauffards sur les routes...
Pourquoi ne pas délivrer une autorisation provisoire avant le permis de conduire ?
L'examen en deux temps permettrait de se montrer plus exigeant auprès des candidats
tel est l'avis d'un directeur d'auto-école

Devant l'accroissement du nombre des candidats - dans la proportion de 1 à 10 en dix ans - l'administration supérieure a du créer un cadre algérien des inspecteurs de l'examen du permis de conduire. C'est ainsi qu'à Alger, trois inspecteurs sont placés sous le contrôle d'un ingénieur du Service des mines. Cette organisation qui fonctionne depuis moins d'un an a été imposée par les
circonstances.
En fonction de l'accroissement de la circulation urbaine et routière, le problème s'est posé du maintien de la sécurité collective.

LA BASE : LE PERMIS DE CONDUIRE

On tente de résoudre le problème a la base. A cet effet, une énorme documentation, française et étrangère. a été rassemblée et analysée.
On a pu ainsi comparer ce qui était réalisé en Algérie avec la réglementation en vigueur dans les pays où la circulation est intense.
Les spécialistes se sont aperçus que l'Algérie. pays neuf, dans ce domaine, était fort en retard.
Le service des Mines s'est alors attaché à réformer, à moderniser, l'examen du permis de conduire. Afin de ne pas rebuter les candidats, une période de transition 3 été instaurée.
Ceci explique les difficultés progressives de l'examen.

NÉCESSITÉ DE LA RÉFORME

Soixante pour cent des véhicules immatriculés dans le département circulent à Alger. Le trafic y est comparable à celui des grandes cités d'Europe. Avec cette différence,toutefois, que la structure de notre ville augmente encore les difficultés de conduite du fait de sa densité linéaire.
Il est donc indispensable que les " candidate " au permis de conduire connaissent parfaitement le code de la route, Une autre raison motive la réforme de l'examen du permis de conduire. Nous voulons parler de l'accroissement des possibilités techniques des voitures actuelles.
" On ne mène plus une automobile 1952 comme l'on conduisait son aînée de vingt ans.
L'accélération, le freinage exigent une attention plus grande du conducteur. D'où la nécessité, à l'examen technique de la manœuvre permettant de révéler les réflexes du candidat.
" Nous avons voulu, et voulons, mettre le futur pilote algérien en face des réalités de la route ", nous a-t-on dit au service des Mines.
" Le rôle de l'Administration était de ne pas laisser subsister un examen datant du temps des charrettes hippomobiles

QUE COMPORTE L'EXAMEN ACTUEL ?

Que demande-t-on 2". un apprenti chauffeur 1952 pour être consacré ?
Rien d'impossible. L'examen comporte deux parties : technique et théorie.
Pour l'instant, la technique est limitée à cinq manœuvres vraiment élémentaires : mise en marche du moteur (épreuve qui élimine pas mal de candidats) ; une marche avant, avec passage des vitesses, accompagnée de virages ; un changement de direction sur place ; une marche arrière avec un virage ; un démarrage en côte, qui n'est pour l'instant que théorique
" Sur ces seules manœuvres on pourrait recaler 80 % des postulants... "
La partie théorique se résume à six questions types sur le code de la route.
" Nos inspecteurs ont des instructions pour être intransigeants sur ces questions. Si un candidat ne connaît pas au moins sa priorité, le verdict est invariable : ajourné a huit jours. ".
Le secteur transports en commun et poids lourds cause moins de soucis aux examinateurs. Ce sont presque toujours des chauffeurs expérimentés désirant une extension à leur permis. Aussi les résultats sont-ils bien meilleurs

LA DEUXIÈME ÉTAPE

L'actuel examen sera bien entendu progressivement modifié. Une deuxième étape est prévue : la technologie.
Ce ne sera évidemment qu'un minimum de technique, de principes essentiels. L'expérience montre. En effet, que la connaissance des organes mécaniques crée des réflexes, facilite la manœuvre._ . . ,
Les questions concernant le code de la route seront d'autre part plus complètes.
Pour les poids lourds et transports en commun i1 est envisagé d'instaurer des tests psychoechniques systématiques.
La vitesse des camions nécessite de plus en plus des réflexes pouvant dépasser ceux d'indiv1dus moyens. Cela est d'ailleurs vrai pour des c V L a A grande vitesse.
Enfin, le service des Mines envisage un examen complémentaire sur maquettes. Cela fait partie de la phase ultime.

EFFICIENCE DU PERMIS ET SÉCURITÉ

Le maintien de la sécurité routière est, en fin de compte, un probiéme de sanctions. Elles doivent être sévères si l'on veut ramener l'ordre,
La progression inquiétante des accidents graves n'est pas imputable au seul jeune chauffeur.
Certes, le débutant, muni récemment de son permis, créera un embouteillage, froissera une aile en voulant se garer, montera sur un trottoir. Mais il ne fait pas de victimes.
La Commission départementale du retrait du permis n'a pas enregistré un seul accident grave causé par " un nouveau conducteur ".
La majorité des accidents est causée soit par des chauffeurs ne possédant pas leurs moyens normaux (ivresse) ; et surtout, nous le répétons, par les automobilistes agés. de 20 à 30 ans. Ce sont ceux qui n'ont pas le sens des réalités, l'expérience suffisante de la route, de leur voiture, qui ne voient pas la zone critique.
" Faites leur repasser le permis ", direz-vous. Cela ne résoudrait rien.
La plupart sont des pilotes habiles. Ce sont des inconscients. Quarante pour cent des accidents sont leur fait.

PURGER LA ROUTE

Pour cela, seule l'adoption d'une politique de sanctions peut créer une " ambiance " nouvelle. Peu à peu, les " chauffards " disparaîtront, espérons le tout au moins...
Encore faut-il rendre ces sanctions efficaces, les appliquer rapidement et lourdement..
" Il ne sert à rien, nous a-t-on dit aux Mines, d'infliger une peine à un chauffeur un an après l'accident... "
Il serait donc souhaitable que les tribunaux suivent plus souvent les autorités de police.

EN MANIÈRE DE CONCLUSION

Au terme de cette enquête sur le permis de conduire, nous avons demandé l'avis d'un directeur d'auto-école.
Voici son opinion :
" Qu'un candidat soit bon ou mauvais ; qu'il soit admis ou recalé, il ne sait pas pour autant suffisamment conduire. Il est heureusement le plus souvent très prudent.
L'idéal serait d'instaurer on premier examen à l'issue duquel serait délivrée une autorisation de conduire provisoire. Trois mois après le candidat repasserait un examen définitif, complet et sévère.
On pourra alors exiger beaucoup de lui... "