VOIRIE

Pour éviter bien des discussions...
Il est question d'installer des compteurs de stationnement sur les trottoirs d'A|ger...

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Ce système inconnu en Afrique a été tout récemment introduit en Europe. A Bâle en septembre 1952. Il est, par contre, très communément employé aux États-Unis. Il sortit de l'esprit (inventif) d'un journaliste d'Oklahoma : Carl Magee... qui avait des idées. Ce journaliste soumit son projet a un professeur de sciences Gerald Hale. Et les deux hommes résolurent de mettre en commun leurs cogitations afin d'en partager le fruit.
Le fruit était vert. Et acide. Lorsque ces croisés d'un nouveau genre voulurent faire du prosélytisme du coté de Mobile (Alabama) les automobilistes furieux se mirent en devoir de mettre - consciencieusement - en pièces les compteurs à grands coups de masse. A Carthage (Texas) un shériff atrabilaire et qui voyait peut-être. en cette institution, une concurrence déloyale, donna, carabine au poing, la chasse aux ouvriers qui plaçaient les compteurs.
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Echo d'Alger du 7-8-1952 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: janvier 2024

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Pour éviter bien des discussions...

Pour éviter bien des discussions...
Il est question d'installer des compteurs de stationnement sur les trottoirs d'A|ger...

Les contraventions sont aux automobilistes algérois ce que les puces sont aux chiens, le phylloxera à la vigne et la grippé à ]'hiver. Autrement dit, quelque chose de vraiment très affligeant.
La ville souffre de congestion, comme disent les comptes rendus (lorsqu'ils se veulent imagés) et la valse des " contre-danses " tourbillonne dans un concert d'imprécations.
Tout mal, dit-on a son remède !
Et s'il parait bien difficile de supprimer les procès, on peut au moins songer à les organiser. Grâce aux compteurs de stationnement !
Petit-cousin des horloges enregistreuses et des compteurs de taxi, cet appareil va (peut-être) devenir familier aux regards algérois. Il est, en effet, question d'en garnir les trottoirs des artères les plus fréquentées. Imaginez, au bord du trottoir, une boite montée sur pied, pourvue d'une manette et d'un cadran. Vous glissez (obligatoirement) un jeton dans l'appareil, vous manœuvrez la manette, le mouvement se déclenche. Si vous avez droit à un (petit) quart d'heure de stationnement vous mettrez dans la fente un petit jeton qui vous coûtera cent sous. Pour une heure, vous y glisserez vingt francs. A la limite du temps prévu, une éclatante fiche rouge vient annoncer à tout venant
(mais de préférence aux agents) que vous avez commis l'" infraction ". Et ce- sera tant pis pour vous...
Finies les discussions (éternelles) entre agents et usagers ! Finis les arrêts d'une heure prolongés - heure par heure - pendant de longues demi-journées ! Ce qui doit, en principe, convenir à tout 1e monde : Ni boite à sous, ni boite à procès, ce compteur ne sera pas non plus une boite à malice. Inutile d'essayer de finasser avec lui. Il ne tolère aucune fraude.
Si le système est adopté - et nous saurons bientôt s'il l'est - les appareils pousseront tout au long des trottoirs de la rue d'Isly jusqu'au parc de Galland. On en garnira aussi les approches des banques et des établissements publics. Mais comme ces compteurs content cher (35.000 francs), l'entreprise privée qui sera (peut-être) chargée de leur installation tentera d'abord une expérience reduite : 30 à 40 compteurs disposés, par exemple, aux environs de la grande poste.
Ce système inconnu en Afrique a été tout récemment introduit en Europe. A Bâle en septembre 1952. Il est, par contre, très communément employé aux États-Unis. Il sortit de l'esprit (inventif) d'un journaliste d'Oklahoma : Carl Magee... qui avait des idées. Ce journaliste soumit son projet a un professeur de sciences Gerald Hale. Et les deux hommes résolurent de mettre en commun leurs cogitations afin d'en partager le fruit.
Le fruit était vert. Et acide. Lorsque ces croisés d'un nouveau genre voulurent faire du prosélytisme du coté de Mobile (Alabama) les automobilistes furieux se mirent en devoir de mettre - consciencieusement - en pièces les compteurs à grands coups de masse. A Carthage (Texas) un shériff atrabilaire et qui voyait peut-être. en cette institution, une concurrence déloyale, donna, carabine au poing, la chasse aux ouvriers qui plaçaient les compteurs.
L'idée pourtant fit son chemin et le système s'imposa. La plupart des villes américaines l'ont aujourd'hui adopté... D'autant qu'à l'emploi des compteurs, elles trouvent largement leur compte. Une part des revenus va en effet à l'entreprise qui doit assurer l'amortissement de l'installation et son entretien. L'autre part va à la ville. A Oklahoma, leur berceau. les compteurs ont, en treize ans, apporté un million de dollars.
Ce qui à Alger, comme ailleurs, force la sympathie. Et peut leur donner, quelque jour, droit de cité chez nous.