ALGER dhier
ALGER daujourdhui
BAB-EL-DJID
Cest en 1933
que nous décidions, Lucienne Favre et moi de réunir
tout ce que nous savions sur la haute ville, en une brochure, épuisée
depuis, intitulée «
Tout linconnu de la Casbah dAlger »
(1).
Parmi les nombreuses illustrations éclairant le texte figurait
celle que nous reproduisons ci-contre. Elle représente un
coin du marché aux occasions de Bab-el-Djdid, surplombant
le boulevard
de la Victoire.
Nous extrayons de « Tout linconnu de la Casbah »,
ces quelques lignes écrite» par lauteur de « Prosper
», sur ce coin qui vient de disparaître.
Pour y parvenir, il faut dabord traverser un chemin bossue,
longer un terre-plein où des barbiers, des arracheurs de
dents, des jeteurs de sorts, des charmeurs de serpents et des fabricants
damulettes ont installé leurs diverses industries.
Plus loin, parlant du marché en plein vent, Lucienne Favre
poursuit :
Il est essentiellement mobile, très peu noble daspect
et de prime abord assez décevant. Ne peuvent le fréquenter
avec fruit que ceux qui ne craignent ni la saleté ni la laideur
apparente. La plupart des objets qui provisoirement le composent
sont estropiés, ayant beaucoup servi.
De vieux meubles, des objets usuels intimes, des tableaux, des brochures
; journaux périodiques, vieilles livraisons, par années
entières, du « Turco » ou de la « Plume
» qui étaient les périodiques satiriques locaux
du moment, ses « Assiette au beurre » et ses «
Crapouillot », les vases de porcelaine fêlés,
les glaces de Venise talées comme de vieux fruits, les redingotes
de notaires qui ont excessivement grossi et savent que leur fils
ne leur succéderont pas, les uniformes bleu horizon sauvés
des boues de lYser, les flacons pharmaceutiques vidés
de ces remèdes qui aujourd'hui ne guérissent plus
personne... une robe de bal surchargée de dentelles et si
délabrée que le moindre geste pour la saisir en émiette
un morceau... un ancien rouleau de buis pour lustrer les boucles
de femmes, et surtout en abondance des photographies et des paquets
compacts de lettres jaunies, composent son fonds.
N.B
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