LE PORT D'ALGER

Port d’Alger, ruche bourdonnante
Au bassin de radoub institut de beauté des bateaux

Echo d'Alger du 20-4-1954 - Adressé par Francis Rambert
sur site :juin 2025

Port d’Alger, ruche bourdonnante
Au bassin de radoub institut de beauté des bateaux

les radoubeurs ? des chirurgiens esthétiques propres à réparer des ans les « réparables » outrages... Avez-vous déjà eu l’occasion de pénétrer dans cet institut de beauté pour bateaux qu’est un bassin de radoub ? A Alger, malgré les grilles qui encerclent ce lieu... et les pancartes qui en interdisent formellement l’entrée, c’est chose relativement facile...

Sa traversée en diagonale, du quai de Bayonne à la rue d’Anghor, constitue même un sérieux raccourci pour les piétons-baigneurs venant de la jetée de l’Agha ou du môle Amiral-Mouchez... C’est tout vous dire !

Naturellement, le « Défense d’entrer » se lit toujours très bien sur les écriteaux disposés bien en évidence de part et d’autre de chaque portillon... Mais nous touchons là un des mystères les plus insondables de la nature du Français, et ce n’est pas notre but.

Remarques que pour ce cas particulier, il est tout de même recommandé de demander la permission d’assister à la grande toilette d’un navire à sec au chef des radoubeurs, qui est à Alger un homme on ne peut plus charmant.

Nous voilà donc à Brobdingnag, Vous savez, ce pays découvert par Lemuel Gulliver où tout est énorme.

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ALGER, premier port d'Afrique
Pour répondre aux besoins du trafic le bassin de radoub construit en 1869 va être agrandi

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Echo des 17 et 18-1-1952


En supplément,sSur ce site, extrait de
Les ports maritimes algériens

par Paul Laurent, ingénieur des ponts et chaussées
Les ports principaux
Le port d'Alger

- collection B.Venis
sur site le 27-10-2010

LES FORMES DE RADOUB ET LES CALES DE CARÉNAGE

Les deux formes de radoub du port sont situées dans la partie Sud du bassin du Vieux-Port, elles peuvent recevoir des navires de caractéristiques maxima suivantes :
       Grande forme : Longueur 125 m., largeur 15 m. 6o, tirant d'eau 7 m.
       Petite forme : Longueur 72 m., largeur 10 m., tirant d'eau 5 m.

Leur fermeture est faite au moyen de bateaux-portes.

Elles peuvent être épuisées respectivement en 5 h. 30 et en 1 h. 5 grâce à deux groupes électriques de 140 CV. chacun.

La desserte de ces deux formes et du quai Est, aménagé en quai de réparations à flot, est assurée par une grue de cale d'une force de dix tonnes à 20 m. et de 7 tonnes à 28 m.

Quatre-vingt-quinze navires d'un tonnage global de 85.30o tonnes sont passés par les formes en 1938.

Ces deux bassins de radoub sont insuffisants pour satisfaire les besoins de la Marine Marchande et de la Marine Nationale. Aussi la construction de deux nouvelles formes accolées aux précédentes a-t-elle été envisagée. Elles seraient placées bout à bout et séparées seulement par une porte roulante. Elles auraient ensemble 305 m. de longueur utile et 39 m. de largeur, elles pourraient ainsi recevoir de' gros navires. Leur coût, évalué fin 1941, serait de 400 millions.

Les réparations des chalands, remorqueurs et chalutiers, s'effectuent sur des cales de halage situées au voisinage des formes de radoub (la cale sud est équipée avec un slip à chariot de 20 tonnes et à treuil électrique) : celles des embarcations de pêche et de plaisance se font sur des cales voisines du môle Lyvois. Quatre cent trente bateaux ou chalands ont utilisé les cales de carénage en 1938.

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Bassin de radoub, collection B.Venis
Bassin de radoub, collection B.Venis

Port d’Alger, ruche bourdonnante           



Port d’Alger, ruche bourdonnante
Au bassin de radoub institut de beauté des bateaux

les radoubeurs ? des chirurgiens esthétiques propres à réparer des ans les « réparables » outrages... Avez-vous déjà eu l’occasion de pénétrer dans cet institut de beauté pour bateaux qu’est un bassin de radoub ? A Alger, malgré les grilles qui encerclent ce lieu... et les pancartes qui en interdisent formellement l’entrée, c’est chose relativement facile...

Sa traversée en diagonale, du quai de Bayonne à la rue d’Anghor, constitue même un sérieux raccourci pour les piétons-baigneurs venant de la jetée de l’Agha ou du môle Amiral-Mouchez... C’est tout vous dire !

Naturellement, le « Défense d’entrer » se lit toujours très bien sur les écriteaux disposés bien en évidence de part et d’autre de chaque portillon... Mais nous touchons là un des mystères les plus insondables de la nature du Français, et ce n’est pas notre but.

Remarques que pour ce cas particulier, il est tout de même recommandé de demander la permission d’assister à la grande toilette d’un navire à sec au chef des radoubeurs, qui est à Alger un homme on ne peut plus charmant.

Nous voilà donc à Brobdingnag, Vous savez, ce pays découvert par Lemuel Gulliver où tout est énorme.

Mais un Brtfbdingnag spécial, occupé par une armée de Lilliputs courageux et actifs qui auraient réussi la gageure de ficeler les géants dans leur lit.

Les géants, ce sont les nefs dégoulinantes d’eau et proprement étayées par de lourds madriers de bois, qui transpirent dans les bassins. Quant à la légion lilliputienne elle est constituée par les ouvriers radoubeurs qui, de la quille aux bastingages, de l’hélice moussue, énorme et suintante à la proue rectiligne où harmonieusement arrondie s’affairent bruyamment en martelant, raclant, rivetant, agaçant sans répit, semble-t-il, le monstre au repos.

Mais une fois passées ces premières heures trépidantes, tonitruantes, au cours desquelles les flancs du pauvre lévrier des mers ont été suppliciés sans merci. Les « bourreaux » fatigués se calment, s’adoucissent, voire s’attendrissent.

On met de l’huile dans les rouages... et dans la peinture, pour la délayer.

Le moment est venu de recouvrir les plaies de baume.

Les marteleurs et riveteurs cèdent la place aux peintres. Ces derniers, juchés tant bien que mal sur des échelles de cordes ou sur d’étroites passerelles de bois peignent en sifflant, sifflent en peignant.

Leurs pinceaux fixés à l’extrémité de longs bâtons suivent un rythme lent et précis, atteignent les moindres encoignures, redonnent par petits coups le brillant, la couleur et la vie.

Oui, la vie ! puisque la dernière couche de peinture ne sera pas encore sèche que le navire, libéré, pourfendra de nouveau la mer de son étrave...