Alger, Algérie : documents algériens
Série économique
Le Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique Appliquée en Algérie *
mise sur site le 18-11-2011
* Document n° 29 de la série : Économique - Paru le 20 août 1947 - Rubrique RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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Le Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique Appliquée en Algérie

En vue de coordonner les efforts dispersés ten dant à la mise en valeur des ressources naturelles de ce pays, M. Yves Chataigneau, Ambassadeur de France, Gouverneur Général de l'Algérie, a créé, par arrêté gubernatorial du 20 juillet 1946, le Conseil supérieur de la Recherche scientifique appliquée en Algérie.

COMPOSITION DU CONSEIL.

Ce Conseil est composé de personnalités choisies par le Gouverneur Général de l'Algérie, parmi les Professeurs, les Ingénieurs, les Ouvriers et autres représentants de la science et de la technique française en Algérie, ayant apporté une contribution importante aux applications scientifiques. Ont été nommés membres permanents du Conseil supérieur de la Recherche scientifique appliquée :
- MM. BETIER, Inspecteur général des Mines,
- BELTRAN, Professeur de Technologie et de Microbiologie agricole à l'Ecole nationale d'Agriculture de Maison-Carrée,
- CRESPO, Ouvrier métallurgiste,
- DALLONI, Professeur à la Faculté des Sciences de Géologie appliquée à l'Agriculture et à l'Industrie,
- FLANDRIN, Géologue principal, Adjoint à l'Inspecteur général des Mines,
- FRIXON, Ingénieur des Arts et Métiers, Directeur de la Société des Forces motrices d'Alger,
- GUILLEMONAT, Agrégé de l'Université, Docteur ès-sciences chargé de mission près le Gouvernement général,
- GUNTZ, Professeur de Chimie appliquée à la Faculté des Sciences,
- LAUMONT, Professeur d'Agriculture et de Génétique à l'Ecole nationale d'Agriculture de Maison- Carrée,
- MALLET, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Ingénieur en chef du Service des Etudes générales et Grands Travaux au Gouvernement général,
- MARTIN, Ingénieur en chef de l'Aéronautique, du Globe et de Météorologie d'Algérie,
- QUENEY,, Directeur de l'Institut de Physique du Globe,
- VERAIN, Professeur de Physique industrielle à la Faculté des Sciences.

ET SON ROLE...

Le Conseil supérieur de la Recherche scientifique appliquée a pour tâche de fournir à l'Administration les avis techniques et les renseignements scientifiques qui serviront aux recherches relatives à la découverte et à l'exploitation des ressources naturelles de l'Algérie.

Ce nouvel organisme assurera, d'autre part, la liaison avec les organismes similaires de la Métropole, notamment avec le Centre national des Recherches scientifiques et le Conseil de la Recherche scientifique coloniale, en vue d'émettre des suggestions concernant le parti à tirer, en Algérie, des découvertes scientifiques nouvelles.

Il aura également comme fonction de favoriser le recrutement et la formation d'un cadre de spécialistes avertis et documentés.

Le Conseil de la Recherche scientifique se réunissant deux fois par an en séance plénière, confiera à des commissions permanentes et temporaires l'étude des problèmes particuliers.

Le Secrétariat de ce Conseil est assuré par un fonctionnaire du Gouvernement général, qui a notamment pour mission de rassembler la documentation nécessaire aux travaux du Conseil, d'en préparer les séances, d'en faire le compte rendu et d'assurer la liaison avec les organismes ci-dessus.

PREMIERE SEANCE DU 26 AVRIL 1947.

Le Conseil supérieur de la Recherche scientifique appliquée s'est réuni pour la première fois le 26 avril 1947, sous la présidence de M. Yves Chataigneau, Ambassadeur de France, Gouverneur général de l'Algérie.

La convocation de cette commission à une date si éloignée de sa constitution tient à la nature même de la mission qu'elle a à remplir ; il y avait, en effet, intérêt à permettre d'une part, à chacun des membres, de préparer ses communications personnelles, d'autre part, au Secrétaire général, de réunir toutes les informations scientifiques résultant des différentes expériences et de leur mise en application par la Production industrielle, la science pure ne devant pas être séparée de la science appliquée.

Au cours de cette première séance, consacrée à l'évocation de différents problèmes intéressant directement l'Algérie, furent étudiées les questions suivantes :

- Les recherches minières,
- L'énergie solaire,
- Les recherches aéronautiques,
- Les recherches agricoles,
- Les recherches diverses.

LES RECHERCHES MINIERES.


      Le charbon.

Le seul bassin houiller actuellement en exploitation en Algérie est celui de Kenadza-Colomb-Béchar situé dans le Sud oranais ( Voir Documents algériens. Série économique no 19 du 30 août 1946 : clic.).

Au cours de cette première séance, différents procédés d'exploitation susceptibles de donner les meilleurs rendements sont tour à tour examinés.

La méthode actuellement employée à Kenadza est identique à celle utilisée par les Etats-Unis, toutefois la faible épaisseur des couches rend ici l'opération particulièrement coûteuse.

La technique de gazéification souterraine qui présente un grand intérêt pour les bassins houillers à couches minces du genre de celui de Kenadza est actuellement à l'étude en Amérique.

M. Bétier tiendra le Comité au courant des expériences en cours qui permettront d'étudier le résultat de la combustion. Le point délicat de ce procédé est le risque d'effondrement du toit de la couche après brûlage, danger plus ou moins grand selon la nature du terrain.

M. Frixon estime qu'il serait nécessaire, pour intensifier l'exploitation du bassin de Kenadza, d'envisager la transformation électrique de la mine, 20,50 % des calories extraites étant actuellement gaspillées pour le transport.

Le moteur technique générateur d'électricité qui semble le mieux convenir dans le cas présent est la " turbine à gaz ,, pouvant utiliser comme source froide l'atmosphère uniquement. Par ailleurs, il faudrait envisager l'emploi d'un moteur produisant un courant continu afin de permettre lé retour par la terre, bien que la canalisation souterraine présente de sérieux avantages Cette question sera étudiée par les organismes intéressés en rapport avec le directeur des ateliers industriels dé l'Air qui est susceptible d'orienter les recherches.

      Gîtes minéraux.

L'Algérie étant actuellement l'objet de demandes accrues de plomb, de cuivre et d'amiante, M. le Gouverneur général demande à MM. Bétier et Dalloni de former une sous-commission chargée de l'étude de la recherche des gîtes minéraux.

L'Algérie, riche en phosphates, n'en transforme actuellement qu'une faible partie en superphosphates. par manque d'acide sulfurique.
Pour la préparation d'acide sulfurique, deux procédés peuvent être envisagés, l'un techniquement simple utilise comme matière les pyrites, l'autre nécessitant encore une mise au point définitive, est basé sur la décomposition du gypse.

Le premier offre l'avantage d'être déjà pratiqué ici et d'être d'un prix de revient abordablé, mais l'Algérie étant actuellement pauvre en pyrite est, au point de vue de la matière première, tributaire des pays voisins.

Le deuxième trouverait en Algérie une matière première abondante mais pose un problème technique actuellement à l'étude en France. La transformation du gypse est coûteuse mais, au cas où une mise au point rendrait une réalisation pratique possible, cette solution serait immédiatement adoptée en Algérie.

L'ENERGIE SOLAIRE.


Les problèmes de la recherche des moyens propres à utiliser l'énergie solaire et à créer artificiellement de la pluie présentent un intérêt primordial pour l'Algérie, pays pauvre en énérgie et dont les ressources en eaux sont insuffisantes.

Ces deux questions seront examinées en détail au cours d'une prochaine réunion du Comité. Cependant, M. Beltran signale, en ce qui concerne la captation de l'énergie solaire, les expériences en cours, en vue de la déshydratation des légumes et des fruits. Des essais sont actuellement poursuivis à Boufarik, pour obtenir la prématuration des dattes On peut d'ores et déjà affirmer que le problème a été résolu cette année et que cette solution amènera de profondes transformations dans les méthodes de cueillette. Jadis, les dattes étaient cueillies périodiquement suivant leur état de maturation sur les régimes, ce qui n'allait pas sans causer beaucoup dé dégâts et laisser un déchet considérable Désormais, le nouveau procédé permet de cueillir le régi me entier au moment où il n'est pas encore mûr. Celui-ci est alors mis en serre où, par l'utilisation photogénique d'infra-rouges solaires, il est mûri artificiellement.

Des résultats très intéressants ont déjà été obtenus. La maturation a lieu en 8 jours de traitement. L'installation, par ailleurs, est peu coûteuse et le personnel nécessaire peu nombreux ; toutefois, ce dernier doit être suffisamment expérimenté, car le point délicat consiste à retirer à temps le régime venu à maturation.

RECHERCHES AERONAUTIQUES.


Toutes les recherches aéronautiques ont lieu actuellement en France, au Centre national d'aéronautique, qui centralise tous les travaux. L'A.I.A., ainsi que le souligne son directeur, M. Martin, ne se livre qu'à des recherches appliquées à des études mécaniques.

Entendues dans un sens très large, ces recherches sont aptes à fournir à l'industrie algérienne un concours précieux.

RECHERCHES AGRICOLES.

Il est un fait d'évidence que le problème agricole domine la vie économique et rurale de l'Algérie. Les travaux et recherches poursuivies ces dernières années à l'Ecole nationale d'Agriculturé de Maison- Carrée et qui sont exposés par MM Beltran et Laumont, ont eu pour but l'amélioration des produits d'origine végétale et animale, ainsi que leur présentation sur les marchés extérieurs. C'est la nature même de la production agricole qui conditionne l'ouverture et la conservation de ces marchés.

Sur le plan des recherches pures, l'Ecole nationale de Maison-Carrée a fait portér ses efforts sur les questions suivantes :
- Industrie des matières grasses ;
- Industrie des matières amylacées (blés, farines, semoules, amidon) ;
- Industrie des sucres (saccharine, betterave, sorgho, canne à sucre, brasserie, distillerie) ;
- Problèmes laitiers et des conserveries (boîtesstérilisées, réfrigération, déshydratation) ;
- Problème des textiles ;
- Problème des fumures
- Culture du tabac.

      Matières grasses.
Des travaux de laboratoire sur les huiles de pépins de raisins sont actuellement en cours. Les résultats de l'enquête menée par l'Ecole nationale de Maison-Carrée révèlent que le vignoble algérien fournit moins de 7 % de matières grasses (3.000 tonnes). Il s'ensuit donc que ce sous-produit n'est pas rentable en temps normal et ne doit être extrait qu'en cas de nécessité. (Le coton, en effet, fournit 40 % de matièré grasse).

      Matières amylacées.
Les travaux de sélection des blés sont actuellement très poussés à 1'Ecole nationale de Maison- Carrée qui possède des variétés aux rendements assurés donnant entière satisfaction aux utilisateurs, tels que : meuniers, boulangers, etc...

Or, une variété demande de 12 à 15 ans avant d'être mise au point. Actuellement, l'Algérie possède des gammes de variétés qui, si elles étaient adoptées par la masse des cultivateurs, seraient un gage certain de productivité. Ainsi, pour le blé dur, qui est bien l'avenir de l'agriculture algérienne, surtout en ce qui concerne l'exportation, car l'Afrique du Nord est un des rares pays à en produire dans le monde, il existé actuellement dix variétés en voie de diffusion. L'effort est poursuivi pour rechercher par hybridation de nouvelles variétés permettant d'obtenir une maturité précoce et une plus grande résistance à certaines maladies.

Pour les blés tendre également, l'Algérie possède, outre les blés du pays de consommation locale, des blés de force susceptible de rivaliser avec ceux d'Australie ou du Canada; malheureusement l'Algérie offre peu de surfaces où de tels blés puissent venir normalement C'est donc une nécessité vitale pour ce pays que d'orienter les cultures vers la production du blé dur, car il lui est difficile de supporter la concurrence avec les blés tendres étrangérs. Il semble même nécessaire d'envisager l'extension de la culture du blé dur à la place de celle du blé tendre, afin d'en augmenter la production non seulement en vue de la transformation en pâtes ét semoules, mais également pour ménager une monnaie d'échange avec les pays étranger

Les orges sont produites en très grande quantité car elles sont l'aliment essentiel du cheptel. C'est pourquoi des recherches très poussée% ont été entreprises contre leurs maladies. Les orges perlées donnent toujours un rendement plus élevé, mais ont l'inconvénient de s'égrener facilement lorsqu'elles arrivent à maturité. Pour le fellah qui ne possède que de petites surfaces ensemencéés, elles peuvent fort bien convenir, mais, pour de grandes étendues leur emploi s'avère difficile. C'est pourquoi l'Administration a pensé à développer la culture de l'orge perlée en Kabylie, où l'on ne trouve que de petites propriétés. Cette qualité d'orge possède en outre l'avantagé d'arriver très tôt à maturation (en avril), ce qui permettrait, si son emploi en était répandu, de faciliter considérablement la soudure.

Des échantillons d'orges de brasserie ont été demandés par les Anglais et les Belges. En effet, les orges locales algériennes sont aptes à la fabrication de bières légères, telles qu'on les apprécie dans le Nord de la France.

      Plantes alcooligènes.

M. Laumont signale les études de discrimination faites sur les plantes alcooligènes telles que sorgho, betterave sucrière et topinambour.

Les expériences portant sur le sorgho sont encore à préciser. Une usine pilote créés à Lavarande permettra de conseiller l'utilisation des différentes variétés. Elle a l'intention, dans le cours de l'année, de traiter trois plantes différentes : la betterave, durant un mois ou un mois et demi ; le sorgho, trois ou quatre mois ; le topinambour, jusqu'à la fin de la campagne. Par ailleurs, une société vient de se créer pour entreprendre la fabrication de sirop de sorgho. pour son emploi dans la confiturerie.

      Industries laitières.

Bien que les industries laitières n'entrent pas dans le cadre des travaux de recherches de 1'Ecole nationale de Maison-Carrée, celle-ci s'y intéresse indirectement par ses recherches sur l'amélioration du pâturage. Le gros effort porte sur la luzerne. Il faut arriver à abandonner les luzernes locales au profit de celles de Provence. Déjà, l'introduction de luzernes provenant des Etats-Unis et du Turkestan a donné de grandes satisfactions Il faut également restaurer les pâturages par la domestication de la flore naturelle, et les augmenter par la mise en valeur des terrains salés.

      Industries textiles.

Le problème du coton occupe ici une place de premier plan. Sa culture avait été abandonnée, mais elle doit pouvoir être reprise s'il est possible d'obtenir dés variétés précoces venant à maturité avant le 1" novembre et si l'on réussit surtout à mettre au point la lutte contre les parasites du plant. Une seule variété provenant des Etats-Unis mûrit préco cernent ; la dernière cueillette a lieu vers la fin septemlire, mais il faut des terres irrigables, ce qui nécessite une grosse main-d'oeuvre. Grâce' à M. l'Ambassadeur Yves Chataigneau, des collections de coton de Haute et Basse-Egypte ont pu être procurées à l'Ecole nationale de Maison-Carrée. Actuel lement à l'étude, en laboratoire, certaines d'entre elles font espérer un résultat des plus intéressants.

Le développement de la culture du coton et sa réussite ont une très grande importance pour l'Algérie. Déjà, un groupe d'industriels lyonnais aurait l'intention de venir s'installer à Tlemcen pour y traiter les textiles coton et soie.

La récupération des sous-produits de la laine, tentée à plusieurs reprises, s'est avérée non rentable. Les essais entrepris par le laboratoire de physique industrielle de la Faculté des Sciences d'Alger, seront repris et exposés par M. Verain, au cours d'une prochaine séance.

      La fumure.

Le problème de la fumure organique pour la restitution aux sols de leur vitalité, soit par l'utilisation d'engrais verts, soit par l'emploi de fumiers artificiels, est encore à préciser. Les Services de la Colonisation et de l'Hydraulique s'en préoccupent, en liaison avec l'Ecole nationale de Maison-Carrée.

M. Vérain signale qu'un important travail a été fait par le Génie rural sur les*gaz de fumiers. Une commission a déjà examiné cette question, tant au point de vue' théorique que pratique, et le résultat de ses conclusions sera exposé au cours d'une prochaine séance.

      Les tabacs.

La prospection des tabacs indigènes, en cours de réalisation, et la standardisation de la production, en liaison avec la tabacoop, est poursuivie. Un accord également a été passé par la Régie française pour l'introduction de tabacs d'Orient (Macédoine et Turquie) et des tabacs américain ont été livrés à l'Algérie.

RECHERCHES DIVERSES.

Au cours de cette première séance sont, en outre, rapidement examinés des problèmes divers
- Etude du vent et de la houle comme sources d'énergie ;
- Les moyens de pompage ;
- Analyse des eaux d'Algérie en vue de la fabrication du papier ;
- Prospection et analyses des sources thermales algériennes,
qui seront d'ailleurs exposés en détail au cours de prochaines réunions du Comité supérieur de la Recherche scientifique.

L'ORGANISATION DU TRAVAIL DE RECHERCHE.

M. Vérain retrace l'activité du Laboratoire de Physique industrielle ( Voir Documents algériens. Série économique n' 17 du 15 Juillet 1946.: clic) en insistant sur les services qu'il rend et les faibles moyens matériels dont il dispose.

Le Laboratoire de Chimie industrielle de la Faculté des Sciences, à Alger, joue, selon l'expression de son directeur, M. Guntz, le " rôle de médecin de famille " auprès de l'industrie algérienne. Il a besoin pour cela, d'une documentation importante dont la centralisation se fait mal actuellement.

L'Algérie, qui ne reçoit qu'une faible partie des revues qui paraissent, manque manifestement d'organisation au point de vue de leur utilisation.

M. Guntz suggère la création d'un fichier central pour rassembler les documents dispersés dans les différents laboratoires, ainsi que le groupement de la documentation destinée aux laboratoires travail. lant sur les mêmes sujets, ce qui éviterait un double emploi des revues.

Il semble que la bibliothèque universitaire pourrait se charger de cette centralisation, à condition de nommer un bibliothécaire spécialement chargé de ce travail.

A sa place, qui est capitale dans la vie économique algérienne, à sa manière qui est celle du progrès, ce Comité est destiné à présider à l'évolution économique de l'Algérie en orientant rationnellement les différentes branches de l'industrie et de l'agriculture vers les voies qui lui permettront les meilleurs rendements.

En associant à cette assemblée de techniciens èt savants un représentant particulièrement qualifié des ouvriers algériens, M. le Gouverneur Yves Chataigneau a tenu à la fois à élargir le cercle des recherches appliquées en tenant compte des observations pratiques des exécutants, et à rendre hommage à l'ingéniosité et aux qualités techniques des ouvriers français.