El-Biar, 7è arrondissement d'Alger :
1.-
L'Association nord-africaine pour l'Enseignement des Aveugles
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE - Ancien Comité Valentin Haüy.

Afrique illustrée du 22-12-1928 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site mars 2021


2.- M. Paul Souchier a inauguré les nouveaux aménagements de la villa Scala, à El-Biar

Le bâtonnier Rey a adressé un émouvant appel à la générosité des pouvoirs publics

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Nous manquons aussi de locaux suffisants pour notre personnel de maîtres et d'institutrices, et pour notre personnel de service. Et je me tourne alors vers le dispensateur de la manne gouvernementale, en mendiant attitré des oeuvres d'intérêt général, et je tends vers lui une main suppliante pour lui demander de compléter le geste secourable de l'administration. Oui ! nous avons encore besoin que les pouvoirs publics nous aident à achever l'installation de notre école d'aveugles. Il nous faudra à cet effet, une somme de cent cinquante mille francs que nos secourables et génareuse,s Assemblées algériennes permettront à M. le Gouverneur général et à vous, Monsieur le Secrétaire général, à vous, Monsieur l'Inspecteur général Lasnet, à vous, Monsieur le Directeur de l'intérieur, à vous tous nos éminents protecteurs, de trouver dans quelque recoin du budget. Car, quelle que soit l'impécuniosité momentanée des finances de la colonie l'Algérie ne saurait, faute de ce crédit raisonnable, laisser incomplet l'unique établissement de l'Afrique du Nord consacré aux jeunes aveugles.
(suite dans les articles.)
Voir article de Pierre Prat
«
Le quartier tient son nom de l'industriel Constantin Scala (1843-1904) qui y possédait une propriété avec son épouse Henriette. Les époux Scala ayant une petite nièce devenue aveugle à l'âge de 6 ans, leurs héritiers cèdent la villa Scala à prix préférentiel à l' "Association nord-africaine pour les aveugles", fondée en 1920, filiale de l'Institut National des Jeunes Aveugles créé par Valentin Haüy. Elle devient une école ouverte aux enfants aveugles. En 1907, Henriette Scala avait également mis 3 000 m2 de jardins à disposition de l'oeuvre des Jardins Ouvriers 1. On comprend que ces bienfaiteurs aient laissé leur nom au quartier.»

Extrait de l'Echo d'Alger du 19-6-1935 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site :mai 2019

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ecole aveugles
A peu près par là !!!!
(collection B.Venis)
*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1928. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande

TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.


Extrait de l'Echo d'Alger du 19-6-1935 - Transmis par Francis Rambert
scala, aveuglesL'Association pour l'Enseignement des Aveugles
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Ancien Comité Valentin Haüy.

Notre public algérien ne connaît pas encore suffisamment l'œuvre si méritante entreprise, en faveur des jeunes aveugles par l' " Association Nord-Africaine pour l'Enseignement des Aveugles " qui s'est substituée, avec l'assentiment et le patronage de la grande Société Valentin Haüy de Paris, à son Comité local. Un récent décret vient de lui accorder la reconnaissance d'utilité publique, avec tous les avantages inhérents à cette consécration officielle.

Cette œuvre s'est proposée, tout d'abord, de recueillir et d'instruire les enfants des deux sexes, tant français qu'indigènes, qui sont privés de la vue. A cet effet, avec le concours du Gouvernement général, des Assemblées algériennes et de tous les Pouvoirs publics, une belle propriété, la Villa Scala, située sur les coteaux d'El-Biar, a pu être achetée et aménagée. Nous reproduisons ici quelques vues photographiques représentant la façade de l'Institution, le groupe de ses professeurs aveugles, ses salles de classe et son atelier d'apprentissage.

La situation de la propriété est admirable, et l'on y est pénétré d'un sentiment de mélancolie à l'idée que les enfants qui y sont reçus n'en goûtent pas les charmes visuels. Ils en respirent, sans doute, l'atmosphère paisible et reconstituante. Mais s'ils peuvent s'ébattre dans ses jardins, ils n'aperçoivent pas le panorama splendide qui se déroule sous les yeux des visiteurs. Et cependant, ces déshérités ne donnent pas l'impression de la tristesse. Ils sont souriants et joyeux, parce qu'ils se sentent enveloppés de tendresse et de sollicitude, et que ce sont des non voyants comme eux qui se chargent de leur instruction et de leur éducation professionnelle.
Les classes sont convenablement aménagées, et les élèves y reçoivent toutes les notions élémentaires du français, de l'histoire, des sciences naturelles, de l'arithmétique. On leur donne aussi des leçons de musique, et garçons et filles montrent de remarquables aptitudes pour le piano et le violon.

Comme il s'agit surtout de former les jeunes aveugles à un métier qui leur permette, lorsqu'ils seront adultes, de gagner honorablement leur vie,- ce qu'ils désirent tous avec une légitime fierté - on leur enseigne, à l'atelier, les arts manuels qui sont à leur portée, notamment la brosserie, la vannerie, le cannage de chaises.
Les dortoirs ne sont pas très spacieux, mais ils respirent l'ordre et la propreté. Le réfectoire n'est pas luxueux, mais on y goûte une cuisine saine et abondante.
Telle qu'elle est actuellement organisée la Villa Scala ne suffit plus, cependant, aux besoins de la Colonie. Ce n'est pas trente pensionnaires qu'il faudrait y recevoir, mais au moins cent.

Là se pose un problème angoissant. Le Comité devra-t-il refuser plus longtemps d'accueillir les pensionnaires que l'Administration est prête à lui envoyer ? Il faudrait agrandir les locaux, en attendant le moment, qui est proche, de reconstruire entièrement les bâtiments, soit sur l'emplacement actuel, soit même en un lieu plus rapproché de la ville. Un plan a été dressé pour exhausser la villa Scala d'un étage. Mais il faudrait, pour réaliser ce projet, pour la bâtisse et son ameublement, des sommes importantes. L'Administration, toujours généreuse, est disposée à aider le Comité. Mais il faut que la charité publique donne aussi son concours à l'œuvre, en lui accordant une large contribution pécuniaire. Nous sommes convaincus qu'il suffira d'avoir signalé ces besoins au public algérien pour qu'il réponde immédiatement à notre appel. Une souscription va être ouverte pour recevoir tous les dons, lesquels peuvent être adressés dès maintenant au siège de l'œuvre, rue Roland-de-Bussy.
La cécité est digne de la sollicitude de tous. En France, depuis longtemps, l'Association Valentin Haüy a fait, à cet égard, des merveilles pour compléter l'œuvre gouvernementale. Les institutions privées, fondées au profit des aveugles se sont formées dans toutes les grandes villes, et ce sont des institutions modèles. En Algérie, un effort similaire était encore à réaliser, il y a peu d'années. Le Comité qui s'est créé à Alger, à l'instigation de l'Association Valentin Haüy, s'est efforcé d'y pourvoir. On ne saurait lui en être trop reconnaissant. Dans le budget de charité de toutes les familles, cette œuvre doit être désormais inscrite parmi les plus favorisées.
Les besoins auxquels il s'agit de faire face sont immenses. C'est par millier, d'après les statistiques récentes, que l'on devrait recueillir ici les enfants de toutes races, de toute origine, qui ne peuvent être reçus dans les écoles, parce qu'ils sont des non voyants. Notre population, toujours prête à secourir toutes les infortunes, ne voudra pas rester en arrière de ce qu'il s'est fait dans la Métropole, et l'Association Nord-Africaine pour l'Enseignement des Aveugles est sûre d'y trouver l'appui pécuniaire et moral sur lequel elle est en droit de compter.

Il ne s'agit pas seulement d'élever et d'instruire les enfants aveugles, il faut s'occuper aussi de leur faire gagner leur pain dès qu'ils arrivent à l'âge adulte. A côté de l'école proprement dite, il faudra donc installer des ouvroirs où le travail sera abondamment fourni, judicieusement dirigé et pratiquement utilisé. C'est là une vaste entreprise à laquelle se consacrera l'Association Nord-Africaine si l'opinion la soutient, et s'il n'est pas fait appel en vain à son concours.

Il est nécessaire aussi d'organiser le patronage des aveugles à domicile. Ceux qui vivent dans leur famille, et demeurent à leur charge, doivent être soutenus et encouragés. On peut leur rendre d'immenses services en les aidant à travailler chez eux, en leur procurant les outils et les matières premières, en leur apportant des commandes. Beaucoup d'entre eux vivent dans la misère et ont à peine de quoi se vêtir. Il est urgent de constituer un vestiaire pour les aveugles indigents, une bibliothèque circulante de livres en caractères Braille ; il faut aussi les soigner quand ils sont malades. L'Association Nord-Africaine envisage, pour le développement de ce patronage, la création d'un Comité de dames qui entreprendra cette tâche.

Mais il n'y a pas que les aveugles, il y a les malades des yeux, candidats à la cécité, qui sont innombrables en Algérie, non seulement dans nos grandes villes, mais surtout en territoire indigène. C'est pour soulager ces infortunés et en réduire le nombre que l'Association Nord-Africaine a créé son dispensaire ophtalmologique de la rue de la Charte, dont le Gouverneur général a inauguré cette année la nouvelle installation, dans le bâtiment mis généreusement à la disposition du Comité par le Conseil général. Grâce au dévouement d'un service médical irréprochable, qui fonctionne tous les jours avec l'aide des admirables infirmières que sont les sœurs blanches, le dispensaire de la rue de la Charte a pu, depuis le 1er février de cette année, accueillir près de deux mille nouveaux malades, leur faire près de vingt mille pansements et près de six cents opérations, et l'affluence des consultants augmente tous les jours.

Nous en avons assez dit pour démontrer l'intérêt exceptionnel qui s'attache aux efforts de l'Association Nord-Africaine pour l'Enseignement des Aveugles, et le devoir qui s'impose à tous de lui apporter désormais une collaboration empressée. Il faut que, lors du prochain Centenaire de l'Algérie tous ceux qui visiteront ce pays constatent les bienfaits que la domination française y a réalisé dans tous les domaines. On y constatera que notre grande nation ne se contente pas d'apporter avec elle dans ses colonies la prospérité et la paix, mais qu'elle entend y faire régner aussi les nobles sentiments de fraternité et de bonté qui font si brillant son rayonnement civilisateur dans le monde.

Tous les déshérités trouvent, en Algérie, à l'abri de notre drapeau, l'aide et le réconfort qui leur adoucissent l'existence et les mettent à l'abri de toute déchéance morale ou matérielle. Les aveugles aussi seront de ce nombre.





M. Paul Souchier a inauguré




M. Paul Souchier a inauguré