
dands le texte :« trois forts
existaient à Mers-el-Debban. Le capitaine Boutiln notait ces
ouvrages d'art comme étant les Bordj Mers-Ed-Dubban
Les " Feuillets d'El-Djezair " d'Henrl Klein nous apprennent,
eux, que ces trois forts étalent construits sur le promontoire
de Mers-el-Debban ou Port-au-Mouches que d'autres encore appelèrent
Mers-el-Deman...»

Port aux mouches

Le fort Topanet-Mers-el-Debban
de Pointe-Pescade vient d'être livré à la pioche
des démolisseurs
Sa disparition facilitera la circulation
Depuis quelques jours,
un des vestiges de la présence turque en Afrique du Nord est
livré à la pioche des démolisseurs, Le vieux fort
qui semblait garder les approches de Pointe-Pescade est en voie de disparition.
Certes les automobilistes se félicitent des raisons qui poussent
les Ponts et Chaussées à démanteler ce que l'on
était en droit, de considérer comme un monument historique.
Il s'agit en effet de l'élargissement du dangereux virage du
Casino de la Corniche à un endroit où précisément
la route du littoral connaissait, un rétrécissement nuisible
à la circulation. Cependant tout en applaudissant à cette
mesure nous ne pouvons que regretter la perte ou tout au moins la mutilation
d'un ouvrage qui désormais manquera dans ce paysage très
familier à ceux qui empruntent la route du littoral ouest.
Mais avant que ne disparaisse complétement ou partiellement ce
fort, rappelons rapidement ce que fut son histoire.
Il est assez difficile de retrouver sa trace dans les ouvrages traitant
de l'histoire de l'Algérie. Pourtant le capitaine Boutin.,le
célèbre informateur de Napoléon, signalait dans
une de ses cartes dressées en 1808 et qui devait être utilisée
pour le débarquement de 1830, que trois forts existaient à
Mers-el-Debban. Le capitaine Boutiln notait ces ouvrages d'art comme
étant les Bordj Mers-Ed-Dubban
Les " Feuillets d'El-Djezair " d'Henrl Klein nous apprennent,
eux, que ces trois forts étalent construits sur le promontoire
de Mers-el-Debban ou Port-au-Mouches que d'autres encore appelèrent
Mers-el-Deman ou Pont-du-Gouvernail. ce qui semble plus logique car
les mouches, si elles sont nombreuses, n'ont quand même pas été
innombrables au point de donner leur nom à cette charmante petite
anse de Pointe-Pescade.
Le plus bas de ces trois forts était le Bordj de Mers-el-Debban
proprement dit. Il avait été construit en 1671 par El
Hadj Ali Agha. Réparé en 1724 , il était gardé
par quinze janissaires. Son armement comprenait six pièces d'artillerie
et il avait en outre une importante poudrière.
Cinquante mètres en arrière et au-dessus du bordj Mers-el-Debban
se trouvait le fort d'Hussein construit en 1823. Il avait une artillerie
de dix-neuf pièces.
Enfin, un peu plus loin, tout près du lit de l'oued Ferrah, on
trouvait le Topanet Mers-el-Debban dont l'armement se composait de douze
canons. La garnison de ce fort devait d'ailleurs avoir une action peu
héroïque puisqu'en 1830, au débarquement des Francais,
les artilleurs turcs jetérent leurs pièces à la
mer et prirent la fuite.
De ces trois ouvrages, seul le Topanet Mers-el-Debban subsistait et
demeura pendant longtemps un bâtiment de la douane. Depuis il
était lui aussi à l'abandon et quelques famllles de "
squatters " en mal de logement avaient trouvé refuge derrière
ses lourds murs crénelés et ocre sales.
Lele Topanet Mers-el-Debban livré à la pioche des démolisseurs
va lui aussi suivre le sort du Bord]
Mers-el-Debban et du fort d'Hussein et ainsi disparaîtra un ouvrage
historique qui était devenu une partie intégrante du paysage
et qui indiquait au passant les approches d'Alger ou de Pointe-Pescade.