-Alger, tourisme
CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?
Supprimons en Algerie le spectre de la " morte-saison "
LE TOURISME ESTIVAL PEUT Y VIVRE
Texte de R-G SOULÉ

CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?
Supprimons en Algerie le spectre de la " morte-saison "
LE TOURISME ESTIVAL PEUT Y VIVRE

Deux cent mille Algériens auront, cet été, gagné la métropole (ou l'étranger) pour y passer leurs vacances. En évaluant (raisonnablement) à 100.000 francs la somme moyenne que chaque touriste dépensera hors d'Algérie, on peut chiffrer à vingt milliards la masse monétaire dont se trouve privée notre économie.

Le pays, durant cette période d'exode estival, tombe clans une semi-léthargie. Le volume des affaires balsse sensiblement, 1e commerce est en partie paralysé, de nombreux hôtels ferment leurs portes. L'Algérie vit au ralenti... et sa balance commerciale connaît un fâcheux déséquilibre.

Le mal est suffisamment grave pour qu'on songe au remède. Pour remettre les choses en l'état, il apparait logique de compenser les départs par des arrivées et d'attirer chez nous, au moment où les Algériens s'en vont, des touristes métropolitains ou étrangers.

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Extrait de l'Echo d'Alger du 14-8-1952 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site :nov. 2023

nov.2023
21-8-1952
CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE PROCHE RÉALITÉ ?
En même temps que son équipement matériel
l'Algérie doit réaliser son équipement " psychologique "
CAR LE " COUP DE FUSIL " RISQUE DE TUER LE TOURISME ALGÉRIEN
nov.2023
20-8-1952
Il faut défendre les plages contre les hommes et contre la mer et II faut les entretenir, les aménager
Mais trop de gens se désintéressent du problème
nov.2023
19-8-1952
CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE PROCHE RÉALITÉ ?
Il faut multiplier, sur le littoral villages de toile et camps relais...
CAR LE CAMPING
doit se développer rapidement en Algérie s'il est organisé
nov.2023
15-8-1952
POUR MODERNISER ET COMPLÉTER UN ÉQUIPEMENT HÔTELIER INSUFFISANT
100 millions de crédit sont consentis chaque année
IL EN FAUDRAIT 500
Un plan quadriennal (en projet) prévoit l''allocation de 2,milliards de crédit
nov.2023
ci-dessos
14-8-1952

CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?
Supprimons en Algerie le spectre de la " morte-saison "
LE TOURISME ESTIVAL PEUT Y VIVRE
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CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?
CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?

CÔTE D'AZUR ALGÉRIENNE, PROCHE RÉALITÉ ?
Supprimons en Algerie le spectre de la " morte-saison "
LE TOURISME ESTIVAL PEUT Y VIVRE

Deux cent mille Algériens auront, cet été, gagné la métropole (ou l'étranger) pour y passer leurs vacances. En évaluant (raisonnablement) à 100.000 francs la somme moyenne que chaque touriste dépensera hors d'Algérie, on peut chiffrer à vingt milliards la masse monétaire dont se trouve privée notre économie.

Le pays, durant cette période d'exode estival, tombe clans une semi-léthargie. Le volume des affaires balsse sensiblement, 1e commerce est en partie paralysé, de nombreux hôtels ferment leurs portes. L'Algérie vit au ralenti... et sa balance commerciale connaît un fâcheux déséquilibre.

Le mal est suffisamment grave pour qu'on songe au remède. Pour remettre les choses en l'état, il ap
parait logique de compenser les départs par des arrivées et d'attirer chez nous, au moment où les Algériens s'en vont, des touristes métropolitains ou étrangers.

Ainsi naquit l'idée d'un tourisme estival. Idée relativement récente qui date du dernier après-guerre. Idée neuve. Idée courageuse qui parut même révolutionnaire et déchaîna longtemps les sarcasmes. De " bons esprits "" s'esclaffèrent. allant partout répéter qu'il faisait très chaud l'été en Algérie (chose que peu de gens, à vrai dire ignoraient !...) et qu'il était illusoire (ce qu'ils ne démontraient pas) de prétendre amener des touristes en Algérie l'été alors même que les Algériens partaient en masse vers la métropole. Ces arguments, trop simples pour n'être pas simpliste, ne sont plus. de saison (sans mauvais jeu de mots). Le tourisme estival algérien n'est pas une utopie et, si l'on veut bien s'en donner la peine, il peut devenir une proche réalité.

On peut (tout de même !) vivre en Algérie l'été

Pour affirmer cette réalité, que de légendes à dissiper. Et pour commencer, le mythe de l'inhospitalité de l'Algérie pendant les mois d'été.

Que l'Algérien gorgé de chaleur et de soleil recherche la fraîcheur des étés métropolitains, quoi de plus normal ? Mais n'est-il-pas aussi normal que l'habitant des contrées septentrionaies, saturé de ciel gris et d'humidité, recherche soleil et chaleur ?
Ces mouvements en sens inverse sont, au fond, très logiques. Il n'est évidemment pas question d'inviter les touristes à passer l'hiver en France et l'été au Sahara, à la maniéré de Dinet. Bien que de nombreux métropolitains soient revenus enchantés de leur séjour à Ouargla ou Gardaïa (les élèves du lycée de Nancy, par exemple, que chaque été parcourent l'Algérie et les Territoires du Sud sous la direction d'un de leurs professeurs, M. Fronsacq).

Mais qui soutiendra que l'été est tellement plus déprimant et plus cruel sur la côte algéricnne que sur la Cote d'Azur ?

Le tourisme estival est, en Algérie le terme nature d'une lente évolution

Le tourisme estival serait, en Algérie, la conclusion - heureuse et naturelle - d'une lente évolution.

L'époque est révolue du tourisme " aristocratique ", tourisme d'hivernage des " années heureuses " d'avant 14. Une clientèle peu nombreuse mais fortunée (à prédominance anglo-saxonne) venait passer l'hiver dans des palaces de classe internationale. Ces palaces s'appelaient le " Saint-George " l'" Algéria ", le " Continental ", l'" Alexandra ", la " Régence ", le " Sémiramis ". Presque tous ont disparu… avec le tourisme d'hivernage. Le Saint-George seul a survécu !

Le tourisme après 1920 devint itinérant et l'Algérie reçut une nouvelle catégorie de visiteurs. Des visiteurs qui voulaient voir beaucoup de choses en peu de temps et qui venaient en Algérie non pour y séjourner, mais pour y voyager.

Avec la deuxième guerre mondiale, nouveau changement. Le tourisme riche, itinérant, disparaît. Le tourisme se recrute désormais dans les classes moyennes. Il veut voir (lui aussi) beaucoup de choses en peu de temps, mais... pour pas cher. Le tourisme prend aussi un caractère collectif plus ou moins nettement affirmé. Il déplace maintenant d'importantes masses humaines.

Le tourisme estival en Algérie obéit à la tendance " extension vers le Sud "

Dans un article qu'il a récemment consacré au tourisme estival, M. V. Prouteau, directeur de l'Ofalac, insiste sur la tendance très nette du tourisme européen à se déplacer vers le Sud, depuis la fin de la guerre.

" La Côte d'Azur, écrit-il, la Côte Basque, les Baléares, l'Espagne ont vu s'ouvrir pour elles des perspectives magnifiques. Pourquoi pas l'Algérie ? "

Le développement de la navigation maritime et (surtout) aérienne place l'Algérie à quelques heures de la. métropole. Alger, par les airs, n'est guère plus éloigné de Paris que Nice. La distance n'est pas un frein susceptible de ralentir la marche du tourisme estival.

Côte d'Azur algérienne

Quoi qu'en pensent les timorés, l'Algérie n'est pas vouée au tourisme hivernal exclusif et éternel. On crut longtemps aussi la Côte d'Azur condamnée - à perpétuité - à ce qu'on appelait " l'hivernage ". Vers les années 36-37 des conditions sociales nouvelles entraînèrent la ruée vers les plages ensoleillées de la Côte. Ce mouvement peut et doit avoir en Algérie un prolongement logique.
On se prend alors à rêver à cette Côte d'Azur Agérienne ! Mille kilomètres de côte d'Oran à La Calle par Ténès, Alger, Dellys, Bougie, Djidjelli font alterner plages et falaises, sables et galets, golfes et baies.

Cette côte, aussi pittoresque que l'autre et peut-être plus sauvage, aurait autant de charme qu'elle.

Les cèdres de Chréa rivaliseraient alors avec les pins de Turini ; notre Valberg s'appe1lerait Tikjda.

Nous aurions - nous aussi - un Saint-Paul et un Vence. Nos " antiquités " aussi attrayantes et au moins aussi authentiques, auraient nom Cherchell et Tipasa, Tigzirt, Timgad et Djemila.

'Les ressources touristiques de l'Algérie sont illimitées mais l'Algérie doit s'équiper pour recevoir les touristes. Presque tout dans ce domaine reste à faire. Équipement hôtelier, équipement balnéaire. organisation des transports et tant d'autres problèmes qui réclament une solution efficace et rapide. Cette solution sera à la mesure de nos moyens si elle est à la mesure de notre volonté.